Après la Route des Vins d’Alsace l’année dernière, j’ai eu envie de faire un nouveau séjour à vélo en Alsace. Au programme cette fois, un coin bien moins connu mais intéressant également: le sud de l’Alsace. Je suis allée passer 3 jours avec mon vélo à Mulhouse, dans la région des Trois Pays et dans le Sundgau. Ce ne sont pas les coins les plus touristiques de la région mais ils méritent pourtant également d’être visités et se prêtent globalement bien à la pratique du cyclotourisme. Alors, vous cherchez une idée d’itinéraire à vélo en France? Je partage avec vous mon itinéraire de 3 jours à vélo dans le sud de l’Alsace.
Sommaire
1er jour – Mulhouse
Mon itinéraire démarre à Mulhouse, où il est aisé d’arriver en train avec son vélo. Mulhouse est une ville qui n’a pas toujours bonne réputation mais que j’aime beaucoup. Je la connais depuis que je suis arrivée en Alsace (j’y ai travaillé, pour tout vous dire) et me suis rapidement intéressée à elle, intriguée par la mauvaise presse que celle-ci avait auprès de pas mal d’Alsaciens. J’ai rapidement été surprise de constater que Mulhouse ne méritait pas sa réputation de ville moche, sans intérêt et dangereuse (je schématise mais c’est ce qui revient souvent). Ou en tout cas ne méritait plus cette réputation, car la ville a apparemment traversé une période (très) difficile il y a une vingtaine d’années. Le souci, c’est que beaucoup de gens sont restés sur cette image et refusent d’y mettre les pieds. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai eu des discussions au sujet de Mulhouse avec des Alsaciens m’affirmant qu’ils détestaient Mulhouse: en général, ils n’y étaient pas allés depuis bien longtemps et étaient surpris que je leur dise apprécier cette ville. Ce genre de préjugé a tendance à m’agacer car, heureusement, les villes évoluent, et Mulhouse le fait vraiment dans le bon sens! Il y a d’ailleurs eu récemment un article du Guardian (le célèbre journal britannique) prenant Mulhouse comme exemple d’évolution positive d’une ville. Lorsque je pense à Mulhouse, les mots qui me viennent sont “dynamique, créative, multiculturelle et industrielle”. Oui, car Mulhouse ne peut pas comme Strasbourg ou Colmar (les autres villes principales d’Alsace) se reposer sur ses lauriers, et elle le sait! Elle ne répond pas à l’image de la carte postale alsacienne que l’on se fait, avec maisons à colombages et géranium aux fenêtres, mais n’en est pas moins agréable et intéressante à visiter. C’est d’ailleurs en général ce qui rend ce type de ville si intéressante: un esprit d’innovation et de créativité y règne souvent bien plus qu’ailleurs.
Matin – Visite du centre-ville de Mulhouse à pied
Le centre-ville de Mulhouse, autour de la Place de la Réunion, est très mignon: beaucoup de jolies rues, de belles bâtisses et plein de boutiques, cafés et restaurants accueillants. A Mulhouse, cela bouge et l’on y trouve souvent des lieux de vie vraiment sympas. Pour le reste des quartiers, cela dépend des coins où vous allez mais il y a plein de beaux endroits. La Tour de l’Europe, l’un des symboles de Mulhouse, qui est en plein centre-ville, n’est pas franchement à mon goût d’un point de vue architectural, mais elle appartient après tout à l’ADN du lieu et la caractérise. Ce qui ne veut pas dire que l’architecture de Mulhouse se résume à celle-ci, loin de là! Si vous venez à Mulhouse, je vous conseille vraiment de prendre le temps de parcourir le centre-ville. Même si la ville se prête bien à la pratique du vélo, posez le pour visiter le centre-ville, cela se fait très bien à pied!
Au cours de la balade, passez notamment par la place de la Paix: c’est là que le Gang des Tricoteuses sévit, avec plein de décorations en tricot sur les arbres et le mobilier urbain! Vous pouvez également vous arrêter sur cette place pour une pause au Vanilla Café ou encore aux Domaines qui montent, un caviste proposant aussi de la petite restauration.
D’une manière générale, prenez le temps de flâner dans les rues et de vous arrêter au gré de vos envies, il y a plein de bonnes petites adresses à tester, impossible de toutes vous les donner ici. Une idée pour découvrir la ville peut aussi être de faire appel à un greeter. Ils sont nombreux et très actifs à Mulhouse: vous pouvez ainsi visiter la ville en compagnie d’un local sur différentes thématiques, c’est très sympa. Certains peuvent même vous accompagner à vélo, comme le très sympathique Raymond Weigel
Après-midi – Boucle “Art urbain et patrimoine industriel” à vélo
Pour continuer la découverte, je vous propose de suivre une boucle locale de l’Alsace à vélo intitulée “Art urbain et patrimoine industriel”. Je l’ai testée et ai trouvé qu’elle apportait un bon complément à une visite du centre-ville. Cette boucle permet en effet d’aller dans des coins de Mulhouse où vous n’iriez sinon pas forcément mais qui vous font comprendre l’histoire de la ville. Mulhouse a en effet été une capitale industrielle majeure et conserve donc un grand nombre de vestiges de cette époque, qui sont au fur et à mesure réhabilités, ainsi qu’un grand nombre de musées comme la Cité de l’Automobile (la plus grande collection de voitures européennes au Monde!), la Cité du Train, le Musée de l’Impression sur Etoffes (l’industrie textile était importante à Mulhouse), le Musée du Papier peint dont je vous reparlerai plus bas, etc… Impossible de visiter Mulhouse sans s’intéresser à ce patrimoine industriel! Il en va de même pour l’art urbain: vous le verrez rapidement, le street art est partout à Mulhouse, il suffit de lever les yeux, vous verrez forcément des oeuvres!
La boucle n’emprunte pas un itinéraire forcément très beau: on la fait plus pour la découverte culturelle de la ville que pour le paysage, même si on passe aussi par des coins sympas (les espaces verts notamment, sont vraiment chouettes). Elle permet en revanche de voir pas mal de choses différentes: le Port de Plaisance, la Fonderie, le Parc de la Mer Rouge et ses fresques de street art, l’ancienne usine DMC, la Tuilerie Lesage, les anciennes maisons ouvrières de la Cité DMC, l’immense marché de Mulhouse (l’un des plus grands de France), les oeuvres d’art installées au Nouveau Bassin… On découvre ainsi peu à peu les différents visages de la ville.
Je fais un petit focus sur l’un des endroits qui représente vraiment bien Mulhouse à mon avis: Motoco. Il s’agit d’ateliers d’artistes situés dans l’ancienne usine DMC: plus de 140 artistes sont en résidence dans cet incroyable lieu, qui possède également une immense salle pouvant accueillir des événements. Motoco ne se visite pas en dehors des journées portes ouvertes qui sont régulièrement organisées dans l’année, mais il est possible de participer parfois à des ateliers avec certains artistes ou de prendre rendez-vous avec l’un d’eux si ses créations vous intéressent (l’idée n’est pas de faire une visite, hein, mais vraiment d’aller voir l’artiste dans ce cas!). J’ai pu y aller deux fois et ai à chaque fois été séduite par l’âme du lieu et l’atmosphère créative qui y règne.
La boucle mène ensuite à Rixheim, au Musée du Papier peint. Le passage entre Mulhouse et Rixheim ne présente pas d’intérêt particulier mais le musée n’est pas loin alors autant y aller à vélo, non? La plupart d’entre-vous se dit sans doute qu’aller visiter un musée du papier peint ne les tente pas plus que ça… J’avoue que c’est ce que je me disais avant d’aller le visiter il y a quelques années, poussée tout de même par la curiosité qu’un musée puisse exister sur un tel sujet. En fait, je ne vois plus du tout le papier peint de la même façon depuis! Déjà, car j’ai découvert qu’il existait une variété incroyable de papiers peints, du plus classique au plus moderne, mais aussi (et surtout) car l’histoire du papier peint donne un excellent éclairage sur la vie aux différentes époques durant lesquelles il était utilisé. Appréhender certains passages de l’histoire par le prisme du papier peint, c’est original, certes, mais intéressant! Le Musée propose, en plus de la collection permanente, des expositions temporaires sur des thématiques variées. Si vraiment cela ne vous tente pas, vous pouvez aussi choisir d’arrêter plus tôt l’itinéraire (juste avant de traverser le Canal du Rhône au Rhin) et aller visiter l’un des autres musées de la ville, il y a l’embarras du choix.
Pour parcourir cette boucle, pensez à emporter une carte et/ou à charger le tracé GPX (cliquez pour le télécharger) sur votre GPS car le balisage n’est pas toujours facile à suivre.
Soirée au Nomad
Pour la soirée, je vous invite à aller dans l’un des lieux que j’ai découvert lors de mon dernier séjour à Mulhouse: le Nomad, un bar et restaurant situé à la Fonderie (encore un ancien bâtiment industriel). Le lieu est très bien décoré, avec une super terrasse, et l’on y mange des plats simples mais bons comme des bowls, burgers, assiettes à partager… C’est à la fois un peu branché et décontracté, une super adresse très tendance à Mulhouse!
Nuit à l’Hôtel Bristol
J’ai ensuite dormi à l’Hôtel Bristol, un hôtel situé en plein centre-ville. C’est un hôtel assez ancien qui accueille pas mal de groupes, ce n’est donc pas le type d’atmosphère que je préfère mais il a l’avantage d’être très bien placé, d’avoir un parking sécurisé pour garer son vélo et d’être confortable. Cela me va! Je le classe d’ailleurs dans les meilleurs hôtels de Mulhouse sur mon autre site Mon week-end en Alsace.
2e jour – Région des Trois Pays
La région des Trois Pays (ou Pays de Saint-Louis) est la zone du sud de l’Alsace située au sud-est de Mulhouse et, comme son nom l’indique, à la frontière avec l’Allemagne et la Suisse. C’est un coin que je connaissais très mal, n’y étant que passée plusieurs fois sans prendre le temps de m’y arrêter vraiment. Certains coins ne sont pas intéressants à visiter car il s’agit juste de petites villes un peu dortoir, il faut l’avouer, puisque la plupart des gens y habitant sont frontaliers et vont donc tous les jours travailler en Suisse. Mais d’autres coins de la région des Trois Pays méritent d’être connus: c’est le cas à mon avis de la partie située du côté du Rhin. Il s’agit d’une zone intéressante car ayant subi de nombreuses évolutions au fil du temps. Le Rhin tel qu’on le voit maintenant n’a pas toujours été ainsi, loin de là, et le territoire a ainsi beaucoup changé au fur et à mesure des modifications apportées par la main de l’homme. Désormais, on trouve le Rhin canalisé que l’on a généralement en tête, mais aussi de nombreux bras du Vieux Rhin, qui sont très sauvages. La réserve naturelle de la Petite Camargue alsacienne a ainsi été créée afin de préserver cet écosystème si particulier, qui abrite une belle biodiversité. Il y a de nombreux itinéraires cyclables dans la région des Trois Pays, que vous pouvez télécharger ici.
Matin – De Mulhouse à Kembs-Loéchlé
Pour ce 2e jour, c’est donc cette région que je vous propose d’aller découvrir. Il est très aisé de partir de Mulhouse pour aller découvrir cette zone de la région du Trois Pays, puisqu’il suffit de sortir de la ville en longeant le Canal du Rhône au Rhin (Eurovélo 6) puis le Canal de Huningue pour arriver jusqu’à Kembs. C’est droit et bien balisé, à part au niveau des écluses de Niffer où il faut être vigilant.
Je vous suggère ensuite de vous arrêter à Kembs. Déjà, parce que le petit port de plaisance est mignon, mais aussi (et surtout) car Kembs possède une Maison du Patrimoine qu’il est intéressant de visiter. Vraiment intéressant, même, car sa visite va vous permettre de comprendre les paysages que vous allez voir tout au long de la journée! La Maison du Patrimoine de Kembs est en effet dédiée à l’histoire de Kembs, qui est intimement liée à celle du Rhin: le Rhin sauvage d’autrefois et ses crues, la canalisation par l’homme pour essayer de le “dompter” quelque peu, les immenses travaux engendrés par celle-ci, la construction de barrages hydroélectriques, la renaturalisation de l’île du Rhin pour faire revenir une biodiversité un peu oubliée en cours de route… L’histoire du Rhin est riche en rebondissements! J’ai appris vraiment plein de choses et ne le vois désormais plus pareil, comprenant désormais bien mieux ce que j’observe.
Après Kembs, on reprend la route le long du Canal de Huningue jusqu’à Kembs-Loéchlé, où l’on ira vers l’est au niveau de l’écluse pour passer le long du Grand Canal d’Alsace et rejoindre les écluses EDF de Kembs-Loéchlé (centrale hydroélectrique de Kembs-Loéchlé). Ces écluses sont vraiment impressionnantes puisqu’elles permettent à d’immenses péniches chargées de containers de passer et que la différence de niveau d’eau à franchir est énorme. Si vous avez le temps, cela peut valoir le coup d’attendre qu’une péniche passe pour voir l’écluse fonctionner. Le cycle dure environ 20 minutes.
Pour le déjeuner, on peut s’arrêter à la Brasserie Le Chalet, située juste en face de la centrale et proposant une cuisine toute simple mais faite maison. Il y a même une jolie petite terrasse à l’arrière.
Après-midi – De Kembs-Loéchlé à Saint-Louis
Île du Rhin
On continue ensuite l’itinéraire en passant devant les écluses pour rejoindre l’île du Rhin, une île qui a été entièrement renaturalisée il y a quelques années et fait partie de la Réserve naturelle de la petite Camargue alsacienne (le coeur de la réserve étant plus à l’ouest, de l’autre côté du Canal de Huningue). Il est possible de longer toute l’île par l’ouest en empruntant la piste cyclable, ce qui est plutôt agréable, mais le mieux si l’on veut découvrir vraiment la nature du lieu est de poser son vélo pour prendre à pied un des chemins de traverse et s’enfoncer dans la réserve. Gros changement d’ambiance, on se sent comme dans une petite jungle tout à coup! On pourra par exemple aller voir la Barre d’Istein à l’est de l’île, un endroit où la vitesse du fleuve, amplifiée du fait de sa canalisation par ailleurs, a érodé le sol et créé ainsi de petits rapides du fait d’une formation rocheuse affleurante.
Weil-am-Rhein et Bâle
Au bout de l’île, on passe en Allemagne! C’est aussi le charme de cette région: passer très facilement d’un pays à l’autre. Toujours amusant! Rien de particulier à signaler sur cette partie de l’itinéraire, où l’on emprunte une piste cyclable longeant une route dans un coin assez industriel. Cela permet néanmoins d’arriver à Weil-am-Rhein, où l’on pourra emprunter la Passerelle des Trois Pays pour retourner en France. A moins que l’on ait envie au préalable de faire un petit saut en Suisse… car c’est une option sympa: ne pas prendre tout de suite la passerelle (qui se trouve sur votre droite) mais continuer tout droit, passer la frontière suisse et traverser le port de Bâle pour atteindre le Dreiländereck, un monument représentant le point de convergence exact entre la France, l’Allemagne et la Suisse. En faisant le tour du monument, vous passez donc dans trois pays différents… C’est plutôt drôle.
Faire ce petit détour permet également de voir une partie du port de Bâle, un immense port où transitent énormément de marchandises puisqu’il s’agit du seul accès fluvial de Suisse. On se sent tout petit en passant à vélo devant ces énormes installations industrielles, mais j’avoue trouver cela assez fascinant à observer!
En prime, vous pouvez faire une très agréable pause à Sandoase, un bar situé à l’étage du bâtiment situé juste en face du Dreiländereck et qui donne l’impression d’être soudain à la plage! Ambiance sable et palmiers, voilà qui est parfait pour prendre un verre!
Parc des Eaux Vives à Huningue
Il ne reste plus ensuite qu’à faire demi-tour pour rejoindre la Passerelle des Trois Pays, la traverser et arriver à Huningue. Si jamais vous avez envie de faire une activité sympa à ce moment-là, une idée peut être d’aller au Parc des Eaux Vives, qui propose du canoë, kayak, stand-up paddle et hydrospeed sur le Canal de Huningue. C’est un lieu étonnant: en pleine ville mais vraiment sympa pour faire une activité nautique! En fonction de l’activité, il est possible de seulement louer le matériel ou de prendre un cours. Vous pouvez vous renseigner directement auprès du parc pour en savoir plus.
Nuit à Saint-Louis ou Sierentz
A partir d’Huningue, il est aisé de rejoindre Saint-Louis. Vous pouvez choisir de vous arrêter là et dormir à Saint-Louis ou bien reprendre directement le train pour Mulhouse si vous n’aviez que 2 jours devant vous. Il n’y a pas beaucoup d’hôtels à Saint-Louis mais la Villa K semble sympa et est labellisée pour l’accueil des cyclistes. Autre option, aller à Sierentz où se trouve un hôtel pour lequel j’ai eu un coup de coeur et qui accueille aussi volontiers les cyclistes: l’Auberge Saint-Laurent. Vous pouvez rejoindre Sierentz en train depuis la gare de Saint-Louis ou directement à vélo (environ 45minutes/1h). L’itinéraire à vélo via l’Eurovélo 5 n’est franchement pas agréable et le balisage inexistant, donc prenez une carte si vous voulez le faire.
Il m’a été indiqué un autre itinéraire que l’Eurovélo 5 pour rejoindre Sierentz. Je ne l’ai pas testé mais vous le donne, il a l’air nettement mieux. Il faut longer le Canal de Huningue jusqu’à Kembs / Loechlé, où l’on sort de l’Eurovélo 6/15 en traversant le pont sur la gauche pour prendre la rue du Moulin à suivre jusqu’au bout. Au croisement, on traverse la D 468 et on poursuit sa route par la rue du 6ème RIC. On continue de remonter la rue, on prend la passerelle qui enjambe l’autoroute et on pénètre dans la Forêt de la Hardt. On poursuit son chemin pour arriver sur la rue des Tuilerie à Sierentz qui aboutit à un rond-point. De là, on prend à droite en longeant un petit bout de D201 pour aboutir facilement à l’Auberge Saint-Laurent.
L‘Auberge Saint-Laurent est un vrai petit havre de paix. Elle est connue surtout pour son restaurant gastronomique étoilé mais possède également un bel hôtel et une winstub (brasserie alsacienne) proposant une cuisine excellente.
Après une journée de vélo, s’installer à l’ombre des arbres du jardin, piquer une tête dans la piscine, se régaler sur la terrasse de la winstub puis aller se coucher dans une jolie chambre confortable est bien agréable! En prime, l’accueil est excellent, avec une atmosphère familiale vraiment sympathique. Ne vous fiez pas au fait qu’il y ait un restaurant gastronomique, l’ambiance n’est absolument pas guindée comme on pourrait le penser! On ne vous regardera pas de travers lorsque vous arriverez tout transpirant avec votre vélo 😉
3e jour – Sundgau
Pour ce troisième jour de vélo dans le sud de l’Alsace, direction le Sundgau! Je connais un peu le coin car c’est là que j’ai acheté mon cheval Obiwan et que je l’ai eu en pension au début: j’ai donc parcouru un peu le Sundgau à une époque. Je me souvenais que ce coin, avec ses jolis paysages vallonnés, avait été une belle découverte. Là encore, c’est une zone où beaucoup de gens sont frontaliers mais c’est aussi plus rural que la région des Trois Pays et les paysages sont totalement différents. Lors de cet itinéraire, chaque journée offre vraiment des paysages et une atmosphère différente, c’est ce qui le rend très sympa!
La liaison à vélo entre la région des Trois Pays et le Sundgau n’est pour le moment pas bien faite donc le mieux est de réserver, au départ de Saint-Louis ou de Sierentz, un taxi grâce au service My Cab de l’Alsace à vélo. My Cab propose soit de transporter vos bagages d’un point à l’autre soit de vous emmener, avec votre vélo, au lieu de votre choix. Cela a un coût, forcément, mais c’est pratique pour éviter des zones peu agréables et inadaptées au vélo et se concentrer sur les coins sympas à visiter. Pour vous donner une idée, le prix était de 70€ entre Sierentz et Raedersdorf, où commence l’itinéraire du 3e jour. En soit, vous pouvez aussi reprendre le train pour aller à la Gare d’Altkirch mais cela implique soit de faire le circuit à l’envers de celui que je vous propose (et donc d’avoir un profil ascendant tout le long) puis d’avoir le même souci de transport à l’arrivée, soit de faire une boucle au départ d’Altkirch. L’itinéraire que je vais vous proposer ne s’y prête pas forcément bien car cela va être bien long si vous voulez faire une boucle mais vous pouvez trouver des boucles sympas et bien balisées mises en place par l’Office de Tourisme du Sundgau. Les boucles 3 et 4, par exemple, sont de bonnes options. Le mieux dans ce cas est d’acheter le Topoguide auprès de l’office, qui coûte 5€ mais est très bien fait. Si je résume, il y a 3 options: prendre un taxi avec son vélo pour rejoindre le Sundgau, aller en train à Altkirch et faire une boucle à partir du circuit que je propose (attention, ce sera long car vous ferez les vallées de l’Ill puis de la Largue!) et enfin aller en train à Altkirch et suivre une des boucles du Sundgau à vélo.
Le Sundgau se prête très bien au cyclotourisme. Ses paysages vallonnés, ses ravissants villages et ses routes peu passantes rendent la pratique du vélo vraiment agréable! L’itinéraire que j’ai suivi est celui de la Vallée de l’Ill. L’ill est la rivière emblématique de l’Alsace, qui la traverse tout du long et que vous pouvez notamment voir à Strasbourg. L’Ill prend sa source à Winkel mais j’ai démarré un tout petit peu après, à Raedersdorf, pour rejoindre en fin de journée Altkirch puis Mulhouse. Si vous avez du temps et avez envie de découvrir le coin à vélo, vous pouvez aisément passer plusieurs jours et faire des parcours différents à chaque fois, il y a vraiment de quoi faire dans le coin!
Matin – De Raedersdorf à Hirsingue
La journée commence à Raedersdorf, un village situé à la limite avec le Jura alsacien et dans lequel on peut notamment voir pas mal de cigognes. il existait autrefois un parc à cigogne (des parcs mis en place pour permettre à la population de se reconstituer), qui n’est aujourd’hui plus clôturé mais où grand nombre de cigognes continuent de se retrouver. Regardez bien dans les nids, il y a souvent des cigogneaux au printemps et en début d’été!
Avec la proximité du Jura, les paysages sont un mélange de champs, prairies et montagnes et l’architecture des maisons mêle le style alsacien traditionnel des maisons à colombages avec des éléments plus montagnards comme des balcons en bois. Deux influences qui se ressentent bien! Notez qu’il faut faire cet itinéraire au printemps, en automne ou en tout début d’été… Ensuite, les maïs dans les champs sundgauviens sont tellement hauts que cela coupe totalement le paysage. Certes, vous aurez encore la beauté des villages, mais il vous manquera la partie nature, ce qui serait dommage à mon avis!
Ensuite, direction Oltingue où se trouve un lieu insolite: l’église Saint-Martin des Champs accueille d’étonnants sarcophages… Il y a même un squelette qui a été trouvé lors des fouilles!
Deuxième arrêt à Oltingue (qui au passage est très mignon, cela vaut le coup de faire un tour dans ses rues): le Musée Paysan, ouvert sur rendez-vous uniquement. Il s’agit d’une magnifique bâtisse dans laquelle ont été recueillis de nombreux objets de la vie rurale du Sundgau d’autrefois. J’aime bien ce type de musée: les objets sont un peu entassés mais le lieu est chargé d’histoire et l’on est vraiment plongé dans une autre époque. De plus, la personne qui ouvre le musée est là pour fournir toutes les explications nécessaires. Voilà qui est encore mieux que des panneaux explicatifs!
Au programme ensuite, vélo au milieu des champs puis traversée de villages aux maisons à colombages toutes plus belles les unes que les autres: Fislis, Bouxwiller, Durmenach, Roppentzwiller, Waldighoffen, Oberdorf, Grentzingen, Henflingen, Bettendorf et enfin Hirsingue. Bonne chance pour les prononcer, en les relisant je comprends pourquoi je ne comprenais rien aux lieux que m’indiquaient les gens quand je suis arrivée en Alsace 😉 Si vous suivez les pistes cyclables, il ne faut pas hésiter à en sortir pour entrer dans les villages: sinon, vous en ferez quasiment toujours le tour dans les voir, ce qui serait vraiment dommage!
Pour le déjeuner, le restaurant Le Petit Grain de Sel à Hirsingue est une bonne adresse: carte restreinte, fait maison, parfait pour reprendre des forces!
Après-midi – De Hirsingue à Mulhouse
Hirsingue, Hirtzbach et Carspach
Après le déjeuner, petit tour encore à Hirsingue avant de partir à Hirtzbach puis Carspach, qui sont encore des jolis villages. Il ne faut pas manquer le château de Reinach à Hirtzbach ainsi que le parc Charles de Reinach. Le château est privé et ne se visite pas mais on peut l’admirer à travers la grille. Le parc, quant à lui, est public et constitue un oasis de fraîcheur très agréable.. Lorsque j’ai fait cet itinéraire, il faisait 35 degrés, je peux vous dire que j’ai grandement apprécié de trouver un peu d’ombre!
Altkirch
Ensuite vient Altkirch, la capitale du Sundgau. C’est une petite ville connue pour les fresques de street art qui ornent de nombreux murs de la ville. Etonnant, non? On ne s’attend pas à trouver cela dans une petite ville comme celle-ci! Si Altkirch n’est pas vilaine du tout, j’avoue la trouver un peu triste: les fresques sont donc les bienvenues pour apporter un peu de gaieté aux rues de la ville.
Retour à Mulhouse par le Canal du Rhône au Rhin
Il est possible de s’arrêter à Altkirch et d’y prendre un train pour Mulhouse, mais aussi de poursuivre pour aller à Mulhouse à vélo. Il faudra alors rejoindre le Canal du Rhône au Rhin, au nord de la ville, en passant par Aspach puis Heidwiller. C’est dans ce dernier que l’on rejoint le canal, qu’il n’y a plus ensuite qu’à suivre en direction de Mulhouse.
En chemin, je vous conseille de faire une pause à la Guinguette d’Illfurth, un endroit que j’adore. il s’agit d’une guinguette située juste au bord du canal, décorée dans un style brocante particulièrement réussi et où l’on peut déguster de savoureuses tartes maison (enfin attention, en fonction de l’heure il n’y en a pas toujours!). Il est aussi possible d’y dîner (tartes flambées et salades au menu, je n’ai jamais testé) mais il faut dans ce cas impérativement réserver car c’est pris d’assaut. Dans tous les cas, une pause boisson à l’ombre, au bord du canal, sur une des tables de la guinguette, est une bonne option! Prévoir des espèces, la CB n’est pas acceptée.
Et voilà, nous voici de retour à Mulhouse, point de départ et d’arrivée de cette belle boucle de 3 jours à vélo dans le Sud de l’Alsace. Il n’y a plus qu’à prendre le train pour repartir… A noter, il est possible de voyager avec son vélo dans les TER en Alsace, sauf aux heures de pointes (entre 6h et 8h30 et 16h et 18h30). Il faut se rendre dans le wagon dédié, à l’arrière du train.
Equipement: vélo et sacoches
Pour ces 3 jours de vélo, j’avais mon fidèle VSF T100 ainsi que mes sacoches Ortlieb Back Roller Plus, que je vous recommande.
Carte et informations pratiques
Voici le nombre de kilomètres et les dénivelés sur l’itinéraire. Comme vous le constaterez, il n’y a quasiment pas de dénivelé, c’est un itinéraire facile. Au total, j’ai fait 154km mais il est possible de réduire à 119km en s’arrêtant à Saint-Louis ou en prenant le train entre Sierentz et Saint Louis le 2e jour ainsi qu’en allant jusqu’à Altkirch et non Mulhouse le 3e jour.
- Jour 1 – 27km et 180m de dénivelé positif (boucle locale Art urbain et patrimoine industriel)
- Jour 2 – 52 km et 140m de dénivelé positif jusqu’à Saint-Louis. Pour aller jusqu’à Sierentz, il faut ajouter 17km et 35m de dénivelé positif, soit 69 km au total sur la journée.
- Jour 3 – 58 km et 230m de dénivelé positif. Si on s’arrête à Altkirch et non à Mulhouse, cela réduit de de 18km soit 40km.
Voici la carte de l’itinéraire. Je l’ai faite à partir de mon propre tracé GPS, ce qui explique par moment de petits aller-retours à certains endroits ou le passage par le centre-ville de Mulhouse à un moment donné alors qu’il n’est pas sur le chemin de la boucle locale dont je vous parle. N’en tenez pas compte mais cela vous donne une idée de la route à suivre. Et s’il vous faut des tracés GPX des jours 2 et 3 (pour le jour 1, il est sur le site de l’Alsace à vélo directement), n’hésitez pas à m’écrire pour me les demander, je vous les enverrai.
Cet article a été écrit dans le cadre d’une collaboration avec Alsace Destination Tourisme. Comme toujours, je suis restée libre de mes choix éditoriaux!
Merci Laurène d’avoir réhabiliter Mulhouse, c’est une ville que j’aime beaucoup. Photos et reportage toujours au top !
Merci beaucoup, c’est gentil! 🙂