Loin d’être notre premier voyage à vélo chacun, c’était la première fois que nous partions à vélo tous les deux et nous étions donc à la recherche d’une destination pour notre premier trip à deux. C’est le Danemark qui a retenu notre attention en raison de sa proximité et facilité d’accès. Hyper aménagé, roulant et surtout très plat, c’est le pays roi du bikepacking et des mobilités douces avec ses milliers de km de pistes cyclables. Accessible en train depuis Strasbourg, il est aussi très aisé de s’y déplacer en transports en communs et d’économiser ainsi un peu ses jambes, ou d’éviter la pluie.
De Copenhague à Odense (deuxième plus grande ville du pays) nous avons ainsi parcouru à vélo la plupart des îles du sud et de l’est, sur 600 km, avec beaucoup de facilité. Je vous propose donc de revenir sur notre itinéraire et d’en faire un petit retour d’expérience.
Sommaire
Le Danemark à vélo – Quelques généralités
Arriver et partir du Danemark en train
L’idée c’était de voyager de manière durable en utilisant au maximum le vélo et des transports dits “bas-carbone”. Nous nous sommes donc tournés vers le train pour partir de Strasbourg. Après comparaison des différents tarifs proposés par la Deutsche Bahn et la SNCF, c’est le pass Interrail qui nous a offert le meilleur prix. (Ce n’est pas toujours le cas, cela dépend des périodes et de l’affluence, mais pour les deux dernières semaines de juillet, ça valait le coup).
Si vous ne connaissez pas le pass Interrail, il s’agit d’un pass qui permet de voyager en illimité à travers l’Europe (33 pays en tout) sur une période définie (jusqu’à un mois complet). Nous avons choisi le pass 4 jours (à 232 € par personne) comprenant ainsi : l’aller-retour (Strasbourg-Copenhague / Odense-Strasbourg) équivalent à deux jours de transport, et deux jours supplémentaires pour pouvoir se déplacer dans le pays à n’importe quel moment.Toutes les informations sur le pass Interrail sont à retrouver ici.
L’avantage de ce pass, c’est qu’une fois activé, il est valable un mois. On peut donc l’utiliser à n’importe quel moment (selon la disponibilité des places à bord évidemment). C’est un bon joker en cas de pluie, de blessure, de problème technique ou de tout autre pépin sur l’itinéraire (encore faut-il qu’il y ait des gares à proximité, mais c’est le cas au Danemark qui est extrêmement bien desservi).
Par ailleurs, tous les billets de trains, bus et métro dont on aurait besoin pendant le parcours peuvent être achetés en ligne grâce à l’application des transports publics danois DOT.
Petite remarque importante toutefois : les places vélos étant trop peu nombreuses, notamment pour les trains longue distance entre Strasbourg et Copenhague, nous avons dû démonter nos vélos à l’aller et au retour pour les faire passer en catégorie bagages. C’était assez contraignant et surtout compliqué à Hambourg lorsque nous avons dû changer de gare. C’est un point de vigilance à bien prendre en compte si l’on planifie une telle expédition. Au Danemark en revanche, les vélos sont acceptés partout dans les transports.
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Quand partir au Danemark à vélo ?
C’est le plus au sud des pays scandinaves et donc celui qui théoriquement possède le climat le plus doux. La fin du printemps et la saison estivale sont évidemment les meilleures périodes pour planifier un tel voyage. Attention toutefois à la pluie qui est très fréquente. Le “danish summer” se caractérise par des intervalles quotidiens de pluie et de grand soleil. Il vaut mieux s’y préparer en amont en s’équipant d’un bon poncho.
Les températures, plus fraîches qu’en France étaient toutefois relativement douces, nous n’avons pas eu froid pendant le voyage. Il faut cependant prévoir doudounes, polaires ou autres vêtements bien chauds pour les soirées et les nuits qui peuvent elles aussi être fraîches (surtout si l’on campe).
Autre détail à prendre en compte, le Danemark est un pays très venteux (c’est d’ailleurs le plus grand parc éolien d’Europe). Le vent à vélo peut vite être contraignant et peu agréable. Il faut en avoir conscience avant le départ.
Se loger au Danemark pendant le bike trip
Le Danemark est malheureusement connu pour être l’un des pays les plus chers d’Europe. Se loger pendant deux semaines ne s’avère donc pas toujours aisé pour les petits budgets comme le nôtre. Nous avons donc choisi l’option bivouac pour la grande majorité des nuits.
Le camping sauvage est « partiellement autorisé » au Danemark et très réglementé. Partiellement autorisé car on ne peut bivouaquer que dans des espaces bien délimités par les autorités (heureusement ils sont très nombreux et on en trouve sur toutes les îles). Les règles sont assez simples : déployer sa tente au coucher du soleil et la ranger à l’aube, laisser l’endroit aussi propre qu’à l’arrivée, respecter le silence, la nature et les lieux. Les feux de camp ne sont pas toujours autorisés mais la plupart des sites possèdent des foyers (et parfois même des grilles de barbecue !). Les principes du camping sauvage au Danemark sont répertoriés ici.
L’autre particularité du bivouac au Danemark, c’est la présence un peu partout de petits abris (shelters) destinés aux adeptes des nuits à la belle étoile. Souvent à proximité ou sur les sites dédiés au camping sauvage, ces petites cabanes en bois permettent à 3 ou 4 personnes de dormir dans leur duvet et à l’abri du vent. Et comme dans ce pays tout est extrêmement facile, il existe même une application “Shelter”, qui permet de géolocaliser chaque emplacement et de les réserver ! Selon les lieux et les îles, certains sont gratuits et fonctionnent sur le principe du “premier arrivé, premier servi”, d’autres sont réservables en ligne et payants.
Nous avions systématiquement réservé nos emplacements (tentes ou shelters) à l’avance pour être sûr d’avoir une place. On a d’ailleurs souvent préféré dormir en shelter plutôt que de planter la tente. L’avantage du shelter est qu’on est à l’abri du vent et de la pluie, toutes les affaires restent au sec et surtout, pas besoin de remballer la tente mouillée le lendemain matin (je vous rappelle qu’il pleut presque tous les jours en été). C’est un gain de temps et de confort considérable. Les abris sont la plupart du temps très propres et bien entretenus, à l’écart des regards indiscrets et souvent très bien situés (clairière, forêt, falaise, bord de mer etc.).
Pour nous garantir un minimum de confort et surtout s’assurer des douches, nous avons également réservé des nuitées en auberge, maisons d’hôtes ou AirBnB au cours de notre périple (tous les 3 jours en moyenne). C’était aussi la garantie de pouvoir laver et sécher nos vêtements (nous n’avions des vêtements de change que pour 3 voire 4 jours maximum). L’autre possibilité était de se doucher aux sanitaires des campings touristiques en échange de quelques couronnes danoises (entre 30 et 40 kr DKK en moyenne, soit 6 €), mais nous n’en avons pas eu l’utilité.
Le choix et la carte de l’itinéraire
Le Danemark est un pays presque à 100% cyclable. Les routes sont extrêmement bien aménagées, des pistes cyclables longent quasi toutes les voies et les voitures sont très respectueuses des cyclistes. En termes d’itinéraire, tout est donc possible même avec des enfants. Voici la carte de notre itinéraire.
Les îles sont toutes reliées entre elles par des ponts ou des ferries sur lesquels on peut embarquer, même en dernière minute. Leur prix est par ailleurs relativement “raisonnable” par rapport au reste du niveau de vie du pays. Ils sont indispensables à la circulation des habitants. Il faut compter entre 15 et 30 € par voyageur avec vélo selon le trajet.
Nous avons planifié notre parcours de manière extrêmement simple, grâce à l’application Komoot (qui ne me quitte plus). Elle permet de trouver les meilleurs itinéraires cyclables pour aller d’un point à un autre en évitant les routes nationales, les voies rapides ou dangereuses.
En deux semaines, nous avons ainsi parcouru près de 600 km dont 80% des routes étaient dotées de pistes cyclables. Nous faisions en moyenne 40 km par jour (parfois plus, parfois beaucoup moins), ce qui reste très raisonnable et abordable dans un pays plat. Si l’on est entraîné(e) et motivé(e), on peut facilement imaginer des journées à 80, voire 100 km.
L’idée pour nous n’était pas d’en faire un défi sportif mais au contraire de profiter des lieux et ne pédaler que 3 ou 4 heures par jour. Nous avions ainsi largement le temps de prendre un bon petit déjeuner, de ne pas décoller aux aurores et de flâner l’après-midi.
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Notre voyage jour après jour
Jour 1 – Arrivée et visite de Copenhague
Avec plus de 2h de retard, notre dernier train est arrivé en gare de Copenhague vers 21h. Nous avions réservé une chambre chez l’habitant en AirBnB pour deux nuits afin de pouvoir profiter de notre premier jour au Danemark pour visiter la ville. Les chambres chez l’habitant sont les solutions les plus “économiques” à Copenhague, même si ça reste cher (les autres logements étant vraiment hors budget pour nous).
L’avantage du AirBnB est d’avoir pu laisser nos bagages au logement puis remonter tranquillement sur nos vélos pour voyager léger à travers la ville (qui est un paradis absolu pour les cyclistes). La maison se situait en banlieue proche, dans le quartier d’Husum à l’Ouest de Copenhague. Nous avons donc pris un train de banlieue, avec d’immenses compartiments vélos, pour nous rendre au centre.
Pour la visite de la ville, nous avons démarré par un superbe brunch chez Kalaset, un petit café très cosy et représentatif de la culture “hygge”. Décoration rétro, on y dévore des œufs Bénédict et des pancakes fabuleux. Nous avons ensuite déambulé dans les rues en direction du fameux port de Nyhavn et de l’opéra, fait le détour par la petite sirène (qui ne vaut pas tant le coup que ça) avant de nous arrêter au spot de street food et bières de Broens Gadekokken.
On a ensuite fait un tour au château de la princesse Marie, le Kastellet, dont le parc et le cadre sont vraiment splendides, pui dégusté une glace sur les quais avant de se rendre à Christiana pour un concert du groupe Lucky Lo. On a enfin dîné dans un quartier un peu plus calme, chez Kung Fu qui propose des plats asiatiques très élaborés dont des ramens et currys à tomber par terre.
Jour 2 – De Copenhague à Feddet (79,3 km)
Au départ de Copenhague nous avons pris la direction de l’île de Møn en faisant escale pour une nuit dans le port de Feddet. C’était l’étape qui devait être la plus longue du voyage et que j’appréhendais un peu car c’était la première. Au réveil, il pleuvait à torrent ce qui nous a pas mal découragés. Nous avons donc décidé de faire le trajet en partie en train, et donc de tricher un peu pour rejoindre la ville de Koge. Elle se trouvait à mi-parcours depuis la gare centrale de Copenhague. Une fois le soleil revenu, nous avons fait le reste du parcours à vélo.
Total du parcours : 37 km en train et 42 km à vélo depuis Koge. Les petites routes étaient peu fréquentées et une partie du trajet longeait la côte et traversait une forêt.
Nous avons fait une pause goûter sur une très jolie plage de sable blanc au niveau de Faxe Ladeplads avant de rejoindre notre premier shelter situé sur le petit port de Feddet. L’endroit était incroyablement calme et isolé. Il y avait deux autres shelters à proximité du nôtre, occupés par un père et ses enfants et un couple, tous à vélo comme nous. Les toilettes sèches sur le port nous étaient accessibles ainsi qu’une petite cabane de pêcheur, un peu plus loin, avec un point d’eau et une petite cuisinière.
Nous avons donc passé notre première nuit à la belle étoile après un magnifique coucher de soleil sur le fjord et un repas lyophilisé préparé au réchaud de la marque Cook n Run (de ceux que nous avions emporté avec nous).
NB : Le shelter se trouve à proximité (environ 1 km) d’un immense camping, vraiment immense, moderne et équipé. Ce n’est pas du tout le genre d’endroit qui nous plaît mais si besoin, on peut s’y rendre pour acheter des provisions, accéder aux douches et aux toilettes.
Jour 3 – De Feddet aux falaises de Møn (63,6 km)
Møn’s Klint (ou les falaises de l’île de Møn), est l’attraction paysagère la plus fameuse du Danemark. Ces falaises de pierre blanche qui tombent directement dans la mer sont impressionnantes et l’eau turquoise qui les entoure rend le paysage féérique.
Nous avons rejoint le site à vélo en passant par de petites villes et villages (Allerslev, Mern, Viemose et Kalvahave) avant de traverser le pont Kostervej qui mène sur Møn. La route du pont est assez fréquentée, longue et un peu ennuyeuse. Nous avons fait une halte dans la capitale de l’île, Stege, une ville plutôt touristique. On a ensuite pris la direction de l’Est où se situent les falaises, en évitant la grande route et en passant par de petits hameaux. Les routes sont plus vallonnées, ça change un peu du plat, ça fait du bien. Les paysages agricoles donnent sur la mer et la vue est splendide.
Nous avions réservé un petit shelter en hauteur dans la forêt à proximité des falaises. Le site comportait 4 abris entourant un foyer avec des grilles de barbecue à disposition. Après avoir garé nos vélos, nous avons pris la direction des falaises à pied. On y accède depuis le centre d’accueil touristique où l’on trouve un restaurant, un bar, des toilettes et des guichets d’information. On arrive aux falaises par un très long escalier en bois et des passerelles bien aménagées. Une fois en bas, la promenade se fait sur la plage de gros cailloux, les pieds en partie dans l’eau. Les plus courageux se baignent mais il y a du monde et l’odeur de vase n’est pas des plus agréables. Le site reste toutefois exceptionnel et le détour vaut le coup.
Notre shelter était loin du tumulte et nous avons pu manger et dormir au calme. On peut aussi prendre le temps de se balader dans la forêt et longer les falaises par le haut. Les points de vue sont incroyables.
NB : L’île de Møn est aussi considérée comme possédant le plus beau ciel étoilé du monde. Nous n’en avons pas profité à cause des nuages mais cette idée rend le lieu encore plus magique.
Jour 4 – Des Falaise de Møn à Askeby (35,2 km)
Au réveil, direction cette fois l’Ouest de l’île de Møn où nous attend un magnifique petit gîte pour une douche et une nuit dans un vrai lit. Sur la route, nous avons fait une première halte au joli port de Klintholm Havn, plus précisément au Mad & Marked, une place aménagée avec de petits cabanons bar/street food, pour un verre au soleil.
De part et d’autre, comme partout au Danemark, on retrouve sur Møn des champs de céréales à perte de vue, des moulins et de jolies petites maisons à colombages. Les paysages sont très similaires (et ce sera le cas tout au long du voyage, il n’y a pas beaucoup de diversité de paysages au Danemark). Nous avons profité des supermarchés à Stege pour nous acheter de quoi faire des sandwichs et nous abriter de la pluie avant de reprendre la route jusqu’à Askeby.
Le Bygagergaard est une maison d’hôte disposant de chambres mais aussi de grandes tentes donnant sur de vastes champs de blé. L’endroit est paisible, très beau et donc idéal pour se reposer un peu, faire un sauna dans le jardin et un bon repas le soir (ce dernier doit normalement être réservé à l’avance).
Le lieu a été créé par un couple de danois amoureux de la nature et du bien-être. C’est le must de la culture hygge. Le Bygagergaard a pour mots d’ordre la convivialité, l’échange et l’éco-responsabilité. Tout ici est imaginé pour pouvoir partager des moment avec les hôtes et les autres voyageurs. Cuisines intérieures et extérieures communes, grandes tables pour dîner, petit espace café proposant des produits locaux et des jeux de société.
Nous avions pris la formule nuit en chambre & brunch. N’ayant rien apporté pour le repas du soir, les hôtes nous ont proposé une formule pizza à composer nous-même. Ce n’était pas donné, comme partout ici, le prix nous a paru exorbitant mais le concept nous plaisait bien. Il s’agissait de composer deux pizzas avec des produits frais dont certains issus de leur production puis de les faire cuire au four dans le jardin. Ça passe le temps et c’est vraiment une activité sympa. On a accompagné le tout d’une bouteille de vin.
Les chambres étaient petites mais très propres, la salle de bain partagée aussi, le sauna vraiment beau et agréable avec la vue sur les champs. On a pu demander à faire notre première lessive sur place (ce n’est pas un service proposé habituellement mais les hôtes ont accepté). Bref, un superbe moment, convivial et reposant avec un incroyable brunch le lendemain qui nous a tenu au ventre toute la journée.
Jour 5 – Askeby au Sud de l’île de Falster (68 km)
Je crois que ça a été mon tronçon préféré du voyage. L’itinéraire était très varié cette fois, entre la mer, le pont immense qui mène à l’île de Bogø, le ferry, la forêt, les plages, les falaises et enfin la belle réserve naturelle de Bøtøskoven.
Au départ d’Askeby, et une fois arrivé sur l’île de Bogø nous avons pris notre premier ferry, nommé IDA en direction de Stubbekøbing sur l’île de Falster. Ce bateau, assez ancien (et visiblement très réputé), fait la traversée tous les jours. Elle dure 45 minutes avec un départ toutes les heures entre 9h et 18h. Les réservations sont inutiles lorsqu’on est piéton et à vélo, même en plein été, et on peut acheter des tickets directement sur le quai. Les infos sont disponibles ici.
Nous avons ensuite parcouru l’île en longeant la côte Est du Nord au Sud. Certains passages ont semblé un peu longs – comme la traversée de la ville de Marielyst qui ne présente pas beaucoup d’intérêt (c’est une sorte de station touristique géante composée de bungalow, petits mobilhomes et grands espaces de camping cars).
Mais le reste était vraiment exceptionnel. J’ai adoré traverser la réserve naturelle de Bøtøskoven dans laquelle on a pu observer des chevreuils et surtout les chevaux sauvages qui font sa renommée. C’est une belle forêt de résineux. Attention toutefois, les routes sont graveleuses, il vaut mieux avoir des vélos et surtout des pneus adaptés pour éviter les crevaisons.
Nous avons enfin rejoint notre lieu pour la nuit à Gedser, un chouette petit port très tranquille. Au départ, nous avions réservé un espace tente, mais à notre plus grand bonheur un shelter incroyable donnant sur la mer était libre d’autant que le vent soufflait fort. J’ai adoré cette nuit. Le fait d’avoir réservé l’espace tente nous donnait par ailleurs accès aux toilettes, à la douche, à la kitchenette et à la machine à laver de la marina. Le luxe.
Jour 6 – De Gedser à Maribo (51 km)
Après un petit déjeuner au son des vagues dans le superbe shelter de Gedser, nous avons un peu traîné des pattes pour décoller. C’est l’île de Lolland que nous devions traverser pour atteindre Langeland deux jours plus tard. Je crois bien que cette fois ce fut la partie la plus “ennuyeuse” du voyage.
L’île de Lolland semble immense comparée aux autres, elle est traversée par de grands axes routiers et présente un aspect et des paysages beaucoup plus industriels que Møn ou Falster. Nous avions prévu d’y passer deux nuits. Une traversée plus courte aurait finalement été possible et aurait suffit (c’est faisable en un jour avec un peu de motivation).
Notre première escale se situait dans la ville de Maribo. C’est une petite bourgade sans réel charme même si on y trouve quelques ruelles colorées et une réserve naturelle. Nous avions à nouveau réservé un shelter, un peu à l’écart du centre dans un cadre assez chouette au bord d’un étang. Le site est entretenu par les enfants scouts de la ville ce qui nous a permis d’accéder à un petit espace sanitaire (niveau confort, c’est non négligeable).
Entre Gedser et Maribo nous avons traversé la ville de Sakskøbing. Une fête de village s’y préparait. Nous y sommes donc retournés (en train cette fois) depuis Maribo pour profiter des festivités. Au programme, pintes de bières et concert rock. Il y avait des trains toutes les heures entre Sakskøbing et Maribo. J’avais réservé les billets de train grâce à l’application DOT.
Jour 7 – De Maribo au Sud à l’Ouest de l’île de Lolland (52 km)
Ce fut la section la moins intéressante du voyage. La météo n’était pas avec nous et la route était longue et monotone. La plupart du trajet s’est faite sur une piste cyclable longeant une grosse voie nationale, les paysages étaient redondants et peu intéressants. Seule la fin du trajet, le long de la côte et des fjords, était sympa, mais très venteuse. Nous avons tracé notre route jusqu’à la tiny house que nous avions réservée sur Booking au sud de Naskov sans trop nous arrêter.
Nous sommes arrivés à destination après une journée à alterner entre pluie et soleil. Nous n’avons pas fait de halte sur la route et sommes arrivés tôt pour profiter du lieu.
La petite maison située à Læsø au sud de Naskov, était encore mieux que ce que nous espérions. Le cadre était exceptionnel, dans un jardin rempli de cerisiers à l’arrière d’une immense maison. Les hôtes étaient très accueillants et arrangeants. Nous avons pu nous doucher et profiter d’un vrai repas cuisiné par nos soins dans la cuisine. La literie était incroyablement confortable. Ce fut une vraie délivrance après ces deux jours à travers Lolland sous les trombes d’eau.
Jour 8 – De Læsø à Lohals (62 km)
Réveil matinal pour quitter enfin l’immense Lolland et atteindre le petit port de Lohals tout au nord de l’île de Langeland. La météo n’est décidément pas avec nous. Tant pis, on enfile nos ponchos et on roule en direction du port de Tårs, situé à 20 km pour traverser ensuite une seconde fois la Baltique. Le port de Tårs se trouve au nord de Naskov. Il s’agit d’un immense embarcadère de ferry où attendent les voitures et piétons qui embarquent toutes les heures pour Langeland. Les billets sont réservables à l’avance ici. Il faut compter une quinzaine d’euros par personne pour la traversée qui dure 45 minutes.
Une fois débarqués à Spodsbjerg, nous avons poursuivi notre route sous la pluie jusqu’à Lohals. Nous avons tenté de prendre un bus, mais le dimanche ils sont peu nombreux et l’attente aurait été aussi longue que le pédalage. Nous avons donc renoncé à être sec et sommes partis à vélo en direction du nord. Le trajet nous a paru long mais l’île est bien plus jolie que Lolland. Le château Tranekær est très impressionnant, on aurait aimé avoir le temps de s’y arrêter mais la pluie nous a poussé à continuer.
Lohals est une petite ville portuaire, sans réel intérêt touristique si ce n’est qu’elle s’affranchit justement du tourisme. Nous avions réservé des shelters très particuliers, localisés dans la marina. Il s’agit de petites cabanes rouges conçues pour deux ou trois voyageurs et fonctionnant exactement sous le même principe que les shelters. Certaines sont flottantes d’autres se situent sur les quais. À l’intérieur, des banquettes servent de lit et une petite table permet d’y prendre un repas. La réservation permet par ailleurs d’accéder aux toilettes et aux douches de la marina grâce à un code envoyé par mail.
Nous avons pu faire sécher nos vêtements grâce aux sèche-mains des sanitaires et manger nos yumyums au sec et à l’abri du vent et de la pluie. Nous avons passé une belle nuit dans ce petit abri au son du clapotis des vagues.
Jour 9 – De Lohals à Marstal (55 km)
Le lendemain, nous avons pris la direction du sud, par une route quasi identique à celle de la veille mais qui nous a menés à l’ouest de l’île. Le but était d’atteindre l’île d’Ærø et la ville de Marstal en prenant le ferry depuis Rudkøbing. Coût du voyage en bateau avec un vélo : 10 à 12€/personne. Il vaut mieux réserver à l’avance même si les places piétons sur le bateau sont nombreuses. Infos et réservations ici. Le soleil est revenu.
Nous avons débarqué dans la ville de Marstal où nous avions réservé un petit emplacement tente dans le jardin d’une vieille dame à Ommel. Avant de nous y rendre nous avons fait une petite pause smørrebrød sur la plage, à l’ombre de ces magnifiques cabines colorées qui font toute la renommée de la ville. Il s’agit de petits cabanons privés appartenant à des locaux qui les louent ou les utilisent pour cuisiner, stocker leurs affaires ou tout simplement profiter du lieu à l’abri du vent.
Après avoir déposé nos affaires chez Ragna nous sommes retournés en ville boire une bière et manger une glace. Le centre est vraiment joli. Les petites maisons colorées sont pleines de charme et ce qui était annoncé comme une ville très touristique nous a finalement paru peu fréquenté pour un mois de juillet.
Pour ce qui est du lieu pour la nuit, la maison de Ragna se situe plus au nord, dans le village d’Ommel, à 4 km environ du centre de Marstal. Elle loue son grand jardin aux voyageurs et l’emplacement est répertorié sur le site udinaturen.dk. C’est une dame assez âgée et sympathique. Elle nous a laissé accéder aux sanitaires de sa maison ainsi qu’à sa machine à laver (c’était nécessaire) contre 45 dkk (soit environ 6€). Le jardin est grand mais l’ensemble manque un peu d’entretien. Nous avons toutefois pu manger et bien dormir dans notre tente aux côtés de 4 jeunes randonneurs allemands qui ont investi l’un des deux shelters du jardin.
Jour 10 – Visite d’Ærøskøbing et nuit en tente géante (14 km)
Au programme du 10ème jour, la visite de la superbe Ærøskøbing, capitale de l’île connue pour son port et surtout ses maisons colorées aux portes peintes.
C’est une petite ville touristique pleine de charme et superbement entretenue. La plupart des maisons qui datent du XVIIe siècle, sont aujourd’hui des résidences secondaires danoises. Il y règne une véritable atmosphère de vacances. On peut y flâner toute une demie journée et se perdre dans les galeries d’art, les boutiques de vêtements et de décoration et surtout se délecter de pâtisseries, glaces et bières dans les petits cafés nichés dans les cours intérieures des bâtiments. Un petit coup de cœur.
Nous avons ensuite rejoint notre lieu pour la nuit à quelques km de là sur la commune de Lil Rose. C’était mon cadeau d’anniversaire pour Thomas, une petite surprise pour se faire plaisir.
L’hôte, Martin, qui détient un petit café et un atelier de torréfaction a installé 3 grandes tentes sur son champ donnant sur la mer. Le lieu est féérique, surtout si la météo est de notre côté. Nous pouvions utiliser le foyer et les grilles de barbecue ainsi qu’une douche extérieure et une petite cuisine d’été. Nous avions fait quelques courses pour préparer des aubergines et du maïs au barbecue. Nous avons partagé le lieu avec une famille suédoise et les enfants de Martin. C’était un moment très agréable. Les tentes étaient spacieuses, le lit très confortable et le café du matin fraîchement torréfié par Martin tombait à point nommé.
Jour 11 – Le tour de l’île d’Ærø (41 km)
Le lendemain, nous avons enfourché nos vélos pour partir à la découverte de l’île d’Ærø et notamment de sa partie ouest. Petit bémol, la météo n’était pas très favorable. Nous avons évité deux énormes averses en nous abritant sous des porches.
Nous sommes passés à proximité du château de Søbygaard, où nous nous sommes réfugiés pour échapper à la première grosse averse de la journée. Nous avions aussi prévu de passer par le lac et le manoir de Vitsøsee mais la pluie nous a découragés à faire le détour. Nous avons simplement fait une halte au port de Søby pour manger notre sandwich (sous un préau à poubelles …) avant de repartir vers le sud de l’île et rejoindre notre lieu pour la nuit. La pluie nous a également fait renoncer à atteindre la pointe nord et le fjord de l’île. C’est le jeu du voyage à vélo.
Pour la nuit, j’avais réservé une chambre dans un manoir du XIXe siècle transformé en maison d’hôtes. Sa gérante, Mette, a été d’une incroyable générosité. La bâtisse est bien rénovée et décorée, le jardin immense donne à l’arrière sur la mer. Le soir, après une partie effrénée des Aventuriers du rail, nous avons mangé notre soupe lyophilisée accompagnée de pain et de fromage gentiment offerts par l’hôte. On a passé une superbe nuit et profité d’un incroyable petit déjeuner. Tout était parfait.
Jour 12 – Svendborg avant le retour en train
Le lendemain, nous sommes retournés à Ærøskøbing pour prendre le ferry en direction de Svendborg sur l’île de Fyn, notre dernière destination. Infos et réservations ici.
Svendborg est une petite ville portuaire touristique. Nous y avons passé deux nuits afin de profiter des derniers jours, préparer nos bagages en vue du retour. Les locations sont assez chères (comme partout au Danemark). Nous avons trouvé une chambre dans le jardin d’un jeune couple danois. L’endroit était propre et calme, il manquait toutefois d’une cuisine.
Nous en avons profité pour faire quelques achats et se balader, boire une bière en terrasse et manger une glace.
Jour 13 – Tour de l’île de Tåsinge (39 km)
Après un petit déjeuner très cher chez Lolo Bakery, nous avons profité de notre dernier jour au Danemark et d’être à Svendborg pour arpenter l’île de Tåsinge juste en face de la ville et accessible grâce à un immense pont.
Les paysages y sont plus sauvages et préservés. Ce fut un tour assez agréable, entre forêts, petits villages et l’impressionnant château de Valdemar. Nous avons pique-niqué au bord de l’eau et même fait notre premier saut dans la Baltique (tout au sud de l’île). Le lieu est paisible, les routes sont vraiment peu fréquentées (excepté au nord au niveau de l’aéroport et du pont).
Jour 14 – Visite d’Odense avant le train pour Strasbourg
Pour le retour, nous avions un billet de train pour Odense, ville dans laquelle nous devions attendre notre train de nuit pour Hambourg puis Strasbourg. C’est une ville assez animée et plutôt moderne. Le centre est pavé et très joli avec ses maisons colorées. Le quartier du musée Hans Christian Andersen est particulièrement agréable à parcourir.
Nous y sommes arrivés vers midi et avons profité de cette longue journée d’attente pour faire un peu de shopping, voir le fameux musée consacré au créateur de la petite sirène et nous poser dans un bar à jeux incroyable, le Papas Papbar – qui nous a permis de passer le temps beaucoup plus rapidement (merci les parties endiablées de Master Mind et des Aventuriers du Rail). Nous avons enfin mangé un burger chez Eydes avant de reprendre le chemin de la gare.
Sur le quai, nous avons démonté les vélos avant de monter dans notre train à 1h30 du matin. Escale matinale à Hambourg avant de reprendre le rail vers Offenburg puis Strasbourg. Arrivée dans l’Eurométropole à 15h30 sans retard ni encombre.
Conclusion et mot de la fin 🙂
C’est ici que s’achève notre périple. En espérant que cet article vous donnera envie de vous y mettre ou pourra vous être utile. J’ai en tout cas pris grand plaisir à le rédiger et suis ravie de pouvoir contribuer à cette mine d’or qu’est le blog de Laurène. De notre côté, c’était le premier mais loin d’être le dernier de nos voyages en couple à vélo. On a adoré cette traversée même si elle manquait quand même beaucoup de dénivelé à notre goût. Les prochains seront sans doute bien plus engagés et sportifs, plus montagneux, peut-être moins long et moins loin. Mais il y a un début à tout et les vacances c’est aussi fait pour se retrouver et se reposer un peu. L’important c’est de profiter du moment et des paysages et surtout de se faire plaisir. On a adoré.

Julia
Autrice du blog de cuisine Les Cookines depuis bientôt 10 ans, Julia publie des recettes toujours de saison, locales et bio pour apprendre à mieux manger tout en respectant la planète (avec gourmandise et simplicité évidemment).
Militante pour l’environnement et la justice sociale chez POW, bénévole chez Surfrider et surtout co-présidente de Stamtish elle est aussi ensiegnante, féministe et amoureuse de la nature. Elle partage sur son compte @lescookines son quotidien et sa quête d’un mode de vie toujours plus respectueux de la Terre et de ce qu’elle défend. Elle aime l’effort, le sport, la montagne, les pommes et les voyages bas-carbone.
Great story and you are a great couple. I think often of our experience at Gran San Bernardo last spring and of POW IT FR and of a great team together with nature (to save).
Thank you for Julia and Thomas!