Bukit Lawang – Trek pour voir les orangs-outans de Sumatra

Mise Ă  jour le 23/04/2024
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Lors de mon voyage en Indonésie, j'ai choisi d’aller à Bukit Lawang, village situé dans le Parc National du Gunung Leuser, afin de faire un trek pour voir les orangs-outans à Sumatra! Dans cet article de blog, je partage cette expérience avec vous et vous donne mes conseils et bonnes adresses.

Laurène Philippot
Laurène
Laurène est la créatrice du blog, où elle partage ses découvertes depuis 2011. City break, voyages à vélo, randonnées... Elle a toujours de nouvelles idées d'escapades!

Où voir les orang-outans en Indonésie ?

Au coeur de la jungle de Sumatra en Indonésie, le Parc national du Gunung Leuser est l’un des deux endroits dans le monde où l’on peut voir des orangs-outans, le second étant sur l’île de Bornéo, en Indonésie également.

Bukit Lawang est connue pour ses trekking pour aller observer les orang-outans. Ils sont entre 5 000 et 6 000 dans le Parc du Gunug Leuser, mais celui-ci s’étend sur 1 million d’hectares de forĂŞt tropicale. Cela ne fait donc pas Ă©normĂ©ment d’orangs-outans au mètre carrĂ©: mĂŞme si les guides ont l’habitude de les repĂ©rer, il faut avoir un peu de chance aussi!

Ma bonne adresse: la Guesthouse Garden Inn

Bukit Lawang Ă  Sumatra compte de très nombreuses guest houses situĂ©es d’une part et d’autre de la rivière. Pas forcĂ©ment besoin de rĂ©server si vous n’avez aucune exigence particulière sur votre chambre, vous trouverez toujours une petite place quelque part. En revanche, il peut ĂŞtre mieux de rĂ©server si vous voulez ĂŞtre sĂ»r de trouver un lieu sympa (et pas forcĂ©ment plus cher). C’est ce que nous avons fait pour le Garden Inn et nous n’avons pas regrettĂ©!

Nous y avons très bien accueillis à notre arrivée à Bukit Lawang. Plutôt amusant, le propriétaire de l’hôtel, U, est indonésien mais a vécu 10 ans à Dijon! Son français est donc excellent. Notre petit cottage est simple mais mignon et confortable. Il est tout en bois et bénéficie d’une belle vue sur la rivière depuis le balcon. La salle de bain est plutôt rudimentaire (douche à l’eau froide, comme partout à Bukit Lawang) mais la décoration, toute en pierre, est jolie.

Nous rĂ©servons notre trek du lendemain (nous avons choisi de faire 2 jours de trek + rafting dans la jungle) auprès du Garden Inn et rencontrons notre guide Erwin Sahrul puis allons profiter de notre balcon. La rivière, la forĂŞt tropicale, un hamac…C’est parfait! Le restaurant/cafĂ© du Garden Inn est très agrĂ©able. Tables en bois, ambiance familiale, cuisine indonĂ©sienne et excellents jus de fruits frais…On s’y sent vite Ă  la maison!

Jour 1 – A la recherche des orangs-outans dans la jungle du Parc National Gunung Leuser

Nous devons retrouver notre guide le matin Ă  8h30. Petit souci, nous n’entendons pas le rĂ©veil Ă  cause du bruit de la rivière (dur Ă  croire, mais elle fait un tel boucan qu’il n’est pas facile de dormir Ă  vrai dire). Nous nous levons donc en panique Ă  8h25 et nous prĂ©parons Ă  toute allure avant de rejoindre le groupe. Bon, nous sommes dĂ©jĂ  transpirants 30 minutes après nous ĂŞtre levĂ©s…La journĂ©e commence bien!

Une fois partis, nous sommes rapidement dans l’ambiance de la jungle. Les bruits sont impressionnants et la végétation dense et luxuriante. Il y a de grosses racines, des lianes et une grande variété de plantes différentes. Marcher là dedans est assez sportif, d’autant que cela grimpe et descend pas mal. Et vu la chaleur et l’humidité ambiante, on est moite et collant en 5 minutes chrono.

Au bout de 2h environ, l’excitation monte: il paraît qu’il y aurait une femelle orang-outan et son bébé tout près! Et effectivement, nous les voyons quelques centaines de mètres plus loin. Suffisamment loin pour rendre les photos difficiles, mais suffisamment près pour pouvoir observer ces grands singes.

Affalée au dans une sorte de nid construit dans les arbres, la maman semble se prélasser pendant que son bébé joue autour. Au bout d’un moment, elle se décide aussi à bouger. Leur agilité est vraiment impressionnante: ils se balancent d’une branche à l’autre avec une facilité déconcertante, se rattrapant tantôt avec une main ou avec un pied (bon, ok, dans leur cas ils ont 4 mains mais vous voyez l’idée) et se laissant pendre de tout leur poids.

Leurs mains, leur visage et leurs mimiques sont très drôles à observer. Nous partageons tout de même 96.5% de notre patrimoine génétique avec eux, et cela se voit! Orang-outan signifie d’ailleurs d’ailleurs littéralement “homme de la forêt” en indonésien.

Pour les trouver, les assistants des guides partent en repérage et les guides s’appellent entre eux. Pratique car on a plus de chances d’en voir, mais l’inconvénient est de se retrouver à 20 personnes pour les observer. Heureusement, cela n’a pas l’air de perturber plus que ça ces grands singes qui ont l’habitude de voir défiler des humains et ne s’en affolent pas le moins du monde, en tout cas si l’on est à bonne distance.

Il faut dire aussi que la population des orangs-outans a été sauvegardée grâce à un centre de réhabilitation, qui a permis de réintroduire des orangs-outans captifs dans leur milieu naturel, en les réhabituant progressivement à la vie sauvage. Ce centre est aujourd’hui fermé puisque l’opération a réussi, mais il existe toujours une plateforme de nourrissage, où les orangs-outans peuvent venir chercher à manger lorsqu’ils n’ont pas trouvé suffisamment dans la jungle. Lorsque nous y étions, aucun ne s’y était rendu depuis environ un mois. On ne pouvait donc pas en voir là-bas, ce qui est bon signe pour eux!

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Nous faisons une pause déjeuner peu de temps après. Un délicieux Nasi Goreng nous est servi dans une feuille de bananier, suivi d’un assortiment de fruits exotiques.

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Des gibbons noirs ainsi qu’un autre orang-outan ont été aperçus non loin ! Nous nous remettons donc en route immédiatement. Cette fois-ci, il s’agit de la fille de Mina, une femelle orang-outan célèbre pour son agressivité. Apparemment, chaque guide a son anecdote sur elle, et Erwin s’est d’ailleurs fait mordre un jour. Mina n’a toutefois attaqué qu’à l’occasion d’imprudences de touristes. Lorsqu’Erwin s’est fait mordre, des touristes s’étaient approchées trop près d’elle sans écouter ses conseils, et l’une d’elle s’est faite attraper. Il est alors intervenu pour la dégager, et a été mordu.

On ne le dira jamais assez, il faut suivre scrupuleusement les consignes en prĂ©sence d’animaux sauvages! Nous restons l’admirer encore un bon moment, elle est suffisamment loin pour ne pas ĂŞtre gĂŞnĂ©e. Par contre, je n’ai pas rĂ©ussi Ă  prendre une seule photo correcte. Voici encore une photo de la première femelle.

Un peu plus loin se trouvent 3 gibbons noirs ainsi qu’un bébé. Ils sont tout près de nous, et s’approchent encore lorsque l’assistant de notre guide leur offre quelques bananes. L’un d’eux vient les prendre et nous observe en les mangeant. En revanche, il est très déçu lorsqu’il n’y en a plus. D’abord remonté tranquillement dans son arbre sans broncher, il redescend d’un coup et s’accroche obstinément aux jambes de l’assistant, qui mettra 5 minutes à s’en défaire. Il vaut mieux avoir un peu d’expérience!

Les autres grands singes ne se prĂ©occupent pas trop de nous et continuent leurs occupations: s’épouiller, sauter de liane en liane…Vraiment amusant Ă  regarder!

Nous reprenons ensuite notre marche et dĂ©couvrons les joies des lianes. La soliditĂ© est impressionnante, il est possible de se prendre pour Tarzan (ok, presque…)! Vous noterez mon look glamour: je porte des chaussettes anti-sangsues. Je ne pourrais pas vous dire si c’est efficace, nous n’en avons pas croisĂ©es.

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Nous apercevrons au loin un gibbon à mains blanches. Apparemment plus timides que les autres, ceux-ci ne viennent pas trop près des humains. Nous ne distinguerons pas son visage, juste sa silhouette et sa couleur. Pas de photos, du coup!

Le tonnerre commence Ă  gronder, un orage se prĂ©pare…Pas la peine d’essayer de marcher plus vite, la pluie commence Ă  tomber. Et quand il pleut ici, ce n’est pas Ă  moitiĂ©! Des trombes d’eau nous tombent dessus alors que nous descendons vers la rivière oĂą se trouve notre campement pour la nuit. Le chemin est difficile car très abrupt et la pluie le rend encore plus compliquĂ©. Dans ces cas lĂ , les lianes et racines deviennent vos meilleures amies…

Nous arrivons au campement trempés et boueux. Quitte à être mouillés, autant être propres, non? Nous enfilons rapidement nos maillots de bains pour une petite baignade sous la pluie dans la rivière. Cela fait du bien!

Nous rentrons ensuite dans la tente, une sorte d’abri en bâche construit sur des pierres. Rudimentaire mais parfaitement étanche et isolée du sol, nous y passerons une bonne soirée à discuter avec les autres membres du groupe puis à manger un très bon dîner composé de différents plats indonésiens.

La nuit s’avère plus difficile en revanche compte tenu de la dureté du sol. Il y a des tapis de sol mais ceux-ci sont si fins qu’on sent très bien les rochers en dessous. C’est parti pour une nuit à se retourner toutes les demi-heures en essayant de trouver une position qui ne fasse pas mal au dos, hanches ou épaules! Il ne fait pas très chaud non plus. Nous n’avions emporté qu’un sac à viande et le guide nous a donné un drap en plus, mais si vous avez un sac de couchage je vous recommande de l’emporter!

Jour 2 – Baignade sous une cascade et retour en rafting

Le lendemain matin, il fait un temps magnifique. Se rĂ©veiller, sortir de la tente, aller s’asseoir au bord de la rivière et admirer le paysage sous un rayon de soleil…Merveilleux!

Des guides nous invitent Ă  venir voir un lĂ©zard qui se promène dans le campement. Est ce que ça vaut vraiment le coup de se dĂ©placer? Oui, car le lĂ©zard en question s’avère ĂŞtre un Ă©norme varan…Cela ressemble beaucoup aux dragons de Komodo! Il semble très placide mais je suis contente de ne pas m’ĂŞtre retrouvĂ©e en tĂŞte Ă  tĂŞte avec lui par surprise.

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Après le petit déjeuner, nous longeons la rivière à pied pour rejoindre une cascade où nous pourrons nous baigner. L’eau est rafraîchissante et nous nous amusons à nous mettre sous l’eau de la cascade, cela fait un massage gratuit!

Nous retournons ensuite au campement pour un déjeuner rapide puis en route pour le rafting! Ce n’est en fait pas du rafting à proprement parler. De grosses bouées sont attachées entre elles pour faire une sorte de bateau pouvant accueillir 4 personnes plus deux guides, un devant et un derrière, qui dirigent le bateau à l’aide de grands bâtons.

Descendre la rivière ainsi est vraiment amusant, cela secoue et éclabousse mais demeure tout de même assez tranquille, en tout cas lorsque la rivière a un débit normal (ce qui n’était pas le cas lorsqu’il pleuvait des cordes la veille au soir, mais elle est redescendue durant la nuit). Vers 14h30, nous voici de retour au village, juste avant qu’une nouvelle averse ne reprenne. Beau timing! Nous sommes en tout cas ravis des deux jours que nous venons de passer. Merci Erwin, les assistants et tous les participants du groupe pour cette bonne ambiance!

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Transports – Comment aller à Bukit Lawang?

Arriver Ă  Sumatra

Le plus simple est de prendre un vol interne depuis Jakarta pour Medan (aéroport Kualanamu). Comptez environ 2h20 de vol.

Si vous arrivez tard dans la soirée, je vous conseille de faire comme nous: réservez un hôtel à Medan offrant un service de navette depuis l’aéroport.

Trajet de Medan Ă  Bukit Lawang en bus local

A l’aller, nous sommes allĂ©s de la ville de Medan Ă  Bukit Lawang. Voici les Ă©tapes Ă  suivre en transports publics:

  • Prendre un becak (sorte de tuk-tuk mais avec une moto) pour aller Ă  la gare routière Pinang Baris. Les chauffeurs vous dĂ©posant parfois un peu n’importe oĂą, demandez spĂ©cifiquement Ă  ĂŞtre dĂ©posĂ© en face de la Mawar Bakery and Cake shop (grande enseigne jaune et rouge). C’est de lĂ  que partent les bus publics pour Bukit Lawang et cela vous Ă©vitera de vous faire harceler par plein de gens tentant de vous vendre des trajets en bus privĂ©s autour de la gare.
  • Prendre le bus local pour Bukit Lawang. Il faut compter environ 3h pour arriver Ă  la station de bus, aux portes de Bukit Lawang. C’est un bus public, ce n’est donc pas tout confort mais sympa!
  • Finir la route en becak depuis la gare routière car les voitures ne vont pas plus loin. Il y en a pour 5 minutes, c’est tout.
  • Marcher 10 minutes pour rejoindre le Garden Inn dans notre cas

Trajet de Bukit Lawang Ă  l’aĂ©roport de Medan

Pour le retour, nous avions demandé à un des employés du Garden Inn comment nous rendre de Bukit Lawang à l’aéroport de Medan (Kualanamu) en transport public, et il nous a gentiment répondu en nous inscrivant sur une feuille de papier les bus à prendre et les tarifs à payer. Très utile pour ne pas se faire avoir par la suite!

Voici les Ă©tapes pour aller de Bukit Lawang Ă  l’aĂ©roport de Medan:

  • Prendre un becak jusqu’Ă  la gare routière (5 minutes)
  • Prendre un bus pour Binjai. Le trajet dure environ 2h30.
  • A Binjai, prendre un bus orange ALS (dĂ©part exactement Ă  l’arrĂŞt oĂą le premier bus vous dĂ©pose). Il s’agit d’une navette Binjai-AĂ©roport de Medan (Kualanamu), qui fait le trajet en 2h environ (il vaut mieux compter large, le bus traverse des villes très embouteillĂ©es donc cela peut ĂŞtre plus long).

De notre cĂ´tĂ©, nous avons ensuite dormi dans un hĂ´tel près de l’aĂ©roport de Jakarta, le FM7 Resort Hotel, puisque nous reprenions un avion le lendemain matin pour Jakarta. Sa grande piscine Ă©tait parfaite pour nous dĂ©tendre après tout ce trajet!

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