3 jours de randonnée raquettes dans les Vosges

Mes guides pour cette rando raquettes accompagnée

Cela faisait un moment que je lorgnais sur les séjours proposés par l’accompagnateur Benoît Collet de Ligne de Crêtes, et j’ai tout de suite été séduite par le programme de cette “immersion hivernale au coeur des Vosges”, proposée avec un autre accompagnateur en montagne, Guillaume Brocker de Vers les Cimes. J’ai bien fait, ce sont deux accompagnateurs en montagne diplômés que j’ai particulièrement appréciés pour leur compétences, leurs connaissances, leur bonne humeur (et leurs talents de cuisiniers, évidemment ;)) et que je peux vous recommander les yeux fermés.

Si vous n’avez pas d’expérience de randonnée en montagne en hiver, je vous conseille vraiment de faire appel aux services d’un accompagnateur pour ce type de randonnée: il est difficile de se repérer quand on ne connaît pas parfaitement le coin, et la montagne peut vite s’avérer dangereuse (oui, même les Vosges!). Sinon, privilégiez les circuits raquettes balisés qui sont souvent proposés au départ des stations comme le Markstein ou au Lac Blanc, par exemple. Cela sera moins sauvage, mais plus sécurisant si vous n’êtes pas accompagné! Dans tous les cas, faites attention aux prévisions météo et soyez humble quant à votre condition physique: marcher en raquettes dans la neige est bien plus fatiguant que de randonner “simplement” à pied et il faudra donc prévoir des distances nettement plus courtes que ce que vous pouvez faire en été…

Faire de la raquette en hiver dans les Vosges

La neige étant arrivée dans le massif la semaine précédente, nous avons la chance d’avoir une belle couche de neige pour notre sortie raquette. Le Massif des Vosges n’est pas très haut (son point culminant étant le Grand Ballon à 1 424 mètres d’altitude), mais le climat continental de la région offre des températures plus basses que les Alpes à altitude égale. On a donc de la neige à une altitude nettement plus faible, ce qui est un bel atout pour les amoureux de balades dans la neige! Tout le séjour se déroule à une altitude comprise entre 1 100 et 1 300 mètres, mais un joli manteau neigeux nous attend…

Jour 1 – En route pour un circuit entre Markstein et Hohneck

Nous retrouvons le groupe et nos accompagnateurs à Colmar puis nous dirigeons vers le sud de l’Alsace. Notre point de départ est le Markstein, c’est là que l’aventure démarre. Nous avons notre sac à dos pour ces trois jours de rando raquettes en itinérance, dans lequel nous ajoutons les provisions que nous nous répartissons. Benoît et Guillaume ont également chacun une pulka afin de transporter tout le matériel. Les raquettes à neige et bâtons sont fournis pour ceux qui n’en ont pas: plus qu’à chausser les raquettes, et en route! Nous sommes un petit groupe, seulement 9 personnes incluant les 2 accompagnateurs, et l’atmosphère est rapidement conviviale et bon enfant.

Balade dans la neige et soleil hivernal

Nous nous mettons en route pour cette première journée de randonnée raquettes sous un épais brouillard, mais le soleil tente de percer… C’est ce qu’il finira par faire, à notre plus grande joie, pour nous pause déjeuner!

Les conditions météo s’améliorent, le paysage se dégage, le sommet voisin du Grand Ballon se dévoile et l’on peut admirer le magnifique contraste entre le ciel bleu et l’épaisse couche de neige qui enveloppe les branches des arbres. Seulement quelques petits kilomètres après être partis, on se sent déjà ailleurs et régénéré lors de ce pique-nique au soleil! Mention spéciale pour le pique-nique d’ailleurs, qui comme l’ensemble des repas du séjour, sont essentiellement composés de produits locaux et/ou bio. Au menu: pain de boulanger, charcuterie et fromage locaux, biscuits alsaciens…On se régale! Nous profitons de la douceur de la météo pour nous livrer à un petit exercice après le repas. Benoît et Guillaume nous expliquent le fonctionnement d’un DVA (détecteur de victimes d’avalanche) et nous font essayer. Il est bien utile d’avoir quelques bases de sécurité en montagne, même si le risque d’avalanche est faible dans les Vosges. C’est l’occasion d’apprendre des choses et d’être sensibilisé aux risques de la montagne, ce qui ne fait pas de mal…

Nous continuons ensuite notre randonnée sous un soleil bien agréable. Le brouillard est toujours là mais nous sommes passés au dessus, ce qui donne des paysages particulièrement jolis avec des panoramas sur la mer de nuages, les crêtes vosgiennes qui dépassent par endroits et de beaux contrastes lorsque nous passons dans la forêt.

Coucher de soleil sur les sommets et la Route des Crêtes

Nous marchons aussi sur la Route des Crêtes (totalement fermée aux voitures en hiver) et passons par plusieurs sommets, ce qui donne l’occasion de se rendre compte de la puissance du vent qui peut souffler là-haut: les poteaux en bois qui bordent les chemins sont couverts d’une neige indiquant clairement la direction du vent et semblant être l’oeuvre d’un sculpteur qui se serait amusé à la ciseler. C’est impressionnant! Ce coin du massif, autour du Markstein, est le lieu où le vent souffle le plus fort, nous apprennent nos accompagnateurs.

Avec ce beau temps,  nous avons la chance en fin de journée d’assister à un spectacle magnifique. Le soleil qui commence à baisser offre une lumière et des couleurs incroyables: orange, rose, violet… L’atmosphère est irréelle et franchement magique. Quelle chance d’assister à un tel coucher de soleil, on se sent vraiment privilégié de profiter d’une telle ambiance en montagne!

Soirée et nuit au refuge du Hus

Après une journée de 10km et un peu plus de 300 m de dénivelé positif, nous arrivons au Refuge du Hus, où nous allons passer les deux nuits du séjour. Il s’agit d’un refuge appartenant au Ski Club de Mulhouse, où il est possible de réserver le week-end lorsque le refuge est gardé. Notre accompagnateur Guillaume fait partie de l’association et c’est donc lui qui nous ouvre le refuge, qui s’avère être bien confortable une fois que la douce chaleur du poêle à bois envahit progressivement la maison. Nous dormons dans un grand dortoir où les couvertures sont fournies, il y a une salle de bain pour prendre une bonne douche chaude et la salle commune possède deux poêles à bois, dont un immense poêle de masse recouvert de faïence qui est typiquement alsacien (un kachelofen). Un peu long à chauffer, mais bien confortable ensuite!

La fin de journée se déroule sereinement, entre préparation des repas, discussions autour du poêle et dîner d’une savoureuse munstiflette (la tartiflette locale, dont le reblochon est remplacé par le célèbre fromage local, le munster!). Ensuite, au lit! Tout le monde se couche tôt, une belle journée de marche dans la neige, cela fatigue.

Jour 2 – Une journée plus sportive

C’est reparti pour une journée de marche en raquettes après un bon petit déjeuner à base de pain et de kougelhopf! Nous partons un peu plus tard que prévu, tout le monde a un peu trop dormi, mais nous restons dans les temps. Les sacs sont légers puisque nous nous sommes délestés des provisions et de l’essentiel de nos affaires, qui restent sagement au refuge où nous revenons le soir. Nous en profitons pour faire une journée un peu plus sportive: 15km et 650m de dénivelé positif au programme.

Nous partons dans le brouillard et devons croire sur parole Benoît et Guillaume qui nous décrivent les points de vue que l’on a normalement depuis les sommets sur lesquels nous montons. Vue sans vue pour nous du fait des conditions météo 😛

Pique-nique au bord du Lac de Blanchemer

Nous avons toutefois beaucoup de chance en arrivant au Lac de Blanchemer, notre lieu de pique-nique du jour, situé du côté lorrain du Massif des Vosges (hé oui, on passe vite la “frontière” entre l’Alsace et la Lorraine dans le massif!). Un magnifique soleil nous y attend et nous pouvons déjeuner sur une table au soleil. L’instant est d’autant plus sympa que nos accompagnateurs de choc nous ont préparé une surprise. Au menu, lard grillé et tomme fondue au réchaud, que l’on étale sur des tranches de pain…C’est savoureux et, dégusté en plus dans un tel cadre, cela s’apparente à un repas de luxe!

Du blanc, du blanc!

Nous rechaussons ensuite les raquettes et poursuivons sous un ciel redevenu gris, mais cela ne nous empêche pas d’en profiter. Les paysages tout blancs sont très beaux aussi, particulièrement lorsque l’on traverse des forêts…

Soirée et nuit au refuge

Après cette bonne journée de balade en raquettes, la fin de journée au refuge est à nouveau confortable, entre repos, bon repas et convivialité. La fatigue physique est bien agréable, surtout lorsqu’on peut se prélasser au coin du poêle… J’en profite pour faire de petits dessins, c’est l’une de mes bonnes résolutions de l’année: garder des souvenirs en dessinant, alors même que je ne sais pas dessiner! C’est une activité sympa, cela détend et permet de rappeler de bons moments…

Jour 3 – Marche et repas en ferme-auberge

Sortie raquettes dans le brouillard

Le réveil est plus efficace aujourd’hui, et nous nous mettons en route dans les temps après avoir dit au revoir à notre refuge! Au programme du jour, 13km et 450m de dénivelé positif nous attendent et il ne faut pas trop traîner car nous devons avoir rejoint le Markstein pour 16h, certains ayant des trains à prendre en fin d’après-midi… Tout le monde n’a pas la chance de jouer à domicile! Les conditions météo sont moins agréables ce jour-là: le soleil ne réussit pas à percer et nous marchons dans le brouillard, avec pas mal de vent par endroits. Le jeu est d’arriver à enlever/remettre des couches au bon moment, pour ne pas avoir froid lorsqu’il y a beaucoup de vent mais aussi ne pas être trempés de transpiration lorsque cela grimpe un peu plus…

La fatigue des derniers jours se fait aussi un peu sentir chez tout le monde et nous cheminons dans la neige tout calmement, chacun suivant les traces du précédent. J’aime bien aussi ces ambiances où l’on ne voit pas grand chose autour et où l’on n’entend que son souffle et le crissement de la neige sous ses pas. On se contente d’avancer, sans d’autres préoccupations, et on perd un peu la notion du temps qui passe.

Repas en ferme auberge

L’arrivée à l’Auberge du Steinlebach, la ferme-auberge où nous déjeunons est la bienvenue pour tout le monde. La faim se fait sentir après les 10km avalés en raquettes le matin! Hé oui, il ne faut pas prendre les même référentiels qu’en randonnée en été, c’est nettement plus fatiguant en raquettes dans la neige! Nous dégustons un plat typique des fermes-auberges du Massif des Vosges: du collet de porc et des roïgabrageldi, des pommes de terre revenues dans le beurre avec des lardons. Oui, c’est roboratif, mais cela passe très bien après avoir marché dans le froid!

Fin du séjour

Il ne nous reste plus ensuite que 3km avant de retrouver les voitures laissées au Markstein, notre point de départ. Il est l’heure de se dire au revoir après cette belle aventure partagée dans les Vosges et organisée de main de maître par nos deux accompagnateurs Benoît et Guillaume. Pas de doute, on fera d’autres randonnées en leur compagnie, en hiver ou en été !

Comment s’équiper pour la randonnée en raquettes?

Voici la composition de mon sac à dos pour ces 3 jours de randonnée hivernale.

Equipement de base

• sac à dos Forclaz de 45L
• trousse de toilette
• sac à viande (pas besoin de sac de couchage, des couvertures étaient fournies au gîte)
• serviette de toilette compacte en microfibre
• couverture de survie
• barres de céréales et fruits secs
• lunettes de soleil
• masque de ski (en cas de conditions météo vraiment mauvaises)
• crème solaire
• gourde
• thermos (je vous conseille la marque Thermos, j’ai pu expérimenter qu’elles conservent bien mieux la chaleur que les autres!)
• kit pique-nique Opinel
• lampe frontale
• raquettes à neige et batons (les miennes sont des TSL dont je suis satisfaite)
• liseuse kindle pour le soir

Tenue pour marcher

Le but est d’avoir bien sûr des vêtements chauds, mais aussi d’avoir plusieurs couches afin de pouvoir facilement en enlever/remettre en fonction des conditions! J’ai essentiellement marché avec le haut technique et ma veste directement, mais ajoutais la polaire dès qu’il faisait plus froid (en descente avec du vent par exemple) et ai encore ajouté la doudoune le dernier jour.

• bonnet
• deux tours de cou (je conseille d’en prendre deux, on peut ainsi les combiner et les mettre dans plusieurs positions, l’une maintenant l’autre en place si besoin!)
• legging Titan Pass de Colmumbia
• pantalon Titan Pass de Columbia (j’aime bien avoir un collant chaud et un pantalon assez léger, on est bien plus libres de ses mouvements que dans un gros pantalon de ski, mais cela reste assez personnel!)
• haut technique à manches longues Midweight Stretch de Columbia (à la fois assez chaud et respirant)
• polaire technique Park View de Columbia
• doudoune en duvet Forclaz
• veste chaude et imperméable Wedze 500 (il s’agit d’une veste de ski mais je la porte toujours en rando en hiver)
• gants Forclaz MT500 et sur-gants Forclaz MT500 (je vous conseille de prendre deux paires de gants (on peut toujours en perdre un…), dont une paire plus chaude comme ceux-ci. Les sur-gants sont vraiment pratiques en plus, ils coupent bien du vent et s’enlèvent et se remettent facilement!)
• guêtres Forclaz
• sous-vêtements (dont soutien-gorge technique Anita)

Tenue pour la soirée

• bas de jogging
• t-shirt à manches longues
• polaire moelleuse (je suis assez fan de celle-ci de chez Decathlon, un vrai cocon bien chaud tout en étant légère!)
• sous-vêtements