Connaissez-vous Ornans? Cette petite ville de Franche-Comté est le pays du peintre réaliste du XIXème Gustave Courbet. Les seules images que j’avais de la Franche-Comté jusqu’à ce week-end à Ornans provenaient justement des tableaux de Courbet, qui a beaucoup peint sa région. Sources, ruisseaux, falaises… La nature peinte par Courbet est sauvage et m’avait donné envie d’aller la découvrir. Nous voici donc en route pour Ornans et la Vallée de la Loue, dans la département du Doubs.
Sommaire
Visiter Ornans
Nous commençons notre parcours sur les pas de Gustave Courbet avec une visite de la ville d’Ornans, ville d’origine de Courbet où a été peint notamment le fameux Un enterrement à Ornans. Le sentier de la Loue est une promenade en 13 étapes proposée par l’Office de Tourisme et permettant de découvrir ce ravissant village traversé par la Loue et encadré de falaises. La Loue donne un charme incroyable à l’endroit…
Sur la place Courbet, Le Pêcheur aux Chavots est à ne pas manquer: il s’agit d’une copie d’une sculpture réalisée par Courbet.
Musée Courbet d’Ornans
Sur le parcours, nous visitons le Musée Courbet, ouvert en 2011. Il est situé dans la maison natale de Gustave Courbet, ou en tout cas celle où il a passé plusieurs années dans son enfance. Son lieu de naissance n’est en effet pas clair, mais qu’importe! Le musée est vraiment agréable, mêlant authenticité dans la restauration du bâtiment et modernité dans la muséographie. On n’y trouve pas les œuvres les plus célèbres qui se trouvent dans de grands musées tels que le Musée d’Orsay, mais celles qui sont exposées méritent le déplacement et l’éclairage sur la vie et l’oeuvre de Courbet est très intéressant.
Lorsque nous l’avons visité avait lieu la semaine des copistes. Voici l’ambiance dans les salles, c’était sympa à voir!
Tombe de Gustave Courbet
Après le Musée, nous nous rendons sur la tombe de Gustave Courbet. Le cimetière d’Ornans est situé au milieu de la verte campagne franc-comtoise.
Visite de la Ferme de Flagey
Continuons à suivre les pas de Courbet en allant visiter la ferme de Flagey, propriété familiale des Courbet. Rénovée assez récemment, la ferme abrite une petite exposition sur Courbet, des chambres d’hôtes et le Café Juliette, où il est possible de consulter des ouvrages sur le peintre. La ferme de Flagey possède également un grand jardin, que l’on peut visiter en compagnie de son sympathique jardinier.
Passionné, Thierry nous explique les différentes utilisations des plantes, nous fait sentir, toucher, goûter…Un excellent moment!
Source du Lison
La source du Lison, située à deux pas du village de Nans-sous-Sainte-Anne, a été plusieurs fois peinte par Courbet. Et on comprend rapidement pourquoi elle l’attirait: son spectacle est impressionnant! Max Claudet, ami de Gustave Courbet, la décrivait ainsi: “Que l’on s’imagine un gigantesque rocher à pic, aux couleurs variées, surmonté d’une forêt. A une certaine hauteur s’ouvre une excavation profonde comme une voûte d’église et soutenue comme elle par des piliers; au fond de ce gouffre, une source d’eau azurée […], tombant par une cascade jusqu’à la base du rocher.”
La source du Lison semble être le point de départ de belles randonnées, cela me donne envie d’aller marcher dans le coin une prochaine fois!
Cours de cuisine à l’Atelier du Chef, Nans-sous-Sainte-Anne
Nous avons choisi de participer à un cours de cuisine à base de spécialités régionales. Nous voici donc arrivant à l’Atelier du Chef à Nans-sous-Sainte-Anne, pour un cours particulier avec Christian Paccard. Christian est un ancien professeur de cuisine au lycée et possède donc beaucoup d’expérience en enseignement. Il a créé son atelier au milieu de ses chambres d’hôtes, les chalets de la Doye, situées dans un superbe espace naturel à deux pas de la Source du Lison.
Il nous accueille chaleureusement dans son atelier et nous propose de réaliser un menu à base de produits franc-comtois: une croûte aux champignons, de la truite à la saucisse de Morteau et au Comté puis du pain perdu accompagné de glace vanille et de compote à la rhubarbe.
Nous commençons à discuter en préparant le repas. Christian est facile d’accès et nous nous sentons tout de suite à l’aise. J’ai davantage l’impression d’être en train de préparer le dîner avec un ami que de prendre un cours de cuisine avec un inconnu! C’est vraiment agréable. Tout en préparant les différents plats, il nous donne ses petites astuces de cuisinier pour réussir les différentes préparations.
Petit moment amusant, nous nous servons de la fontaine extérieure pour refroidir ce qui sera, après passage à la sorbetière, une glace à la vanille, ainsi que du vin blanc. Bien plus efficace qu’un frigo!
Christian nous fait goûter plusieurs vins, dont le fameux vin jaune du Jura. C’est fort mais très bon, surtout servi avec un morceau de bon Comté!
Nous dînons ensuite tranquillement dans l’atelier en continuant à papoter de choses et d’autres…Les heures ont filées et il est rapidement temps de se quitter. Un immense merci à Christian avec qui nous avons passé un excellent moment!
Randonnée sur le parcours des Roches
Le lendemain matin, nous partons à la découverte de la nature chère à Courbet. L’office de Tourisme propose huit parcours de randonnée intitulés les sentiers de Courbet. Les randonnées durent entre 1h et une journée et sont balisées “Pays de Courbet, pays d’artiste”. Nous optons pour le Parcours des Roches, un parcours de 2h30 sur les hauteurs d’Ornans.
En chemin, nous découvrons certains des lieux ayant inspiré le peintre.
Une fois arrivés au Château d’Ornans (dont il ne reste plus que quelques ruines), nous bénéficions d’une vue superbe sur Ornans et la vallée de la Loue.
Le sentier chemine en forêt: parfait pour admirer les couleurs d’automne…
Nous arrivons ensuite sur un espace dégagé au bord de la falaise. C’est sur cette falaise que certains pratiquent la via ferrata. Ce n’est pas un truc pour moi (déjà testé, je vous le raconterai peut-être un de ces jours!), mais il faut reconnaître que le cadre est superbe.
Nous redescendons ensuite tranquillement à Ornans.
Bonnes adresses dans le Pays d’Ornans
Maison d’hôtes Le Jardin de Gustave
Nous avons séjourné deux nuits dans la chambre d’hôtes Le Jardin de Gustave et avons adoré le lieu. Il s’agit d’une maison ancienne pleine de charme, dans laquelle on se sent tout de suite bien. L’impression d’être venus passer le week-end dans une ravissante maison de famille…
Le petit déjeuner proposé par l’hôtesse est délicieux. Jus d’orange frais, thés Mariage Frères, brioche, yaourts, bon pain et, l’indispensable de la région, un beau plateau de fromage de Franche-Comté! Il faut aimer attaquer au Morbier et au Mont d’Or au petit déjeuner, mais cela me convient bien. J’y ai goûté notamment un Morbier vraiment incroyable, fabriqué par la Fromagerie Les Monts de Joux.
Restaurant Le Courbet, Ornans
A Ornans, nous avons déjeuné au restaurant Le Courbet, qui possède un Bib Gourmand au Guide Michelin. Le Courbet possède une adorable terrasse au bord de la Loue, orientée plein Sud. On peut y regarder passer les kayakistes en dégustant un bon repas. Et comme nous avions la chance d’avoir un beau soleil en prime, c’était très agréable! Voici par exemple une délicieuse truite…avec vue sur la Loue!
Restaurant La Griotte, Saules
Le restaurant La Griotte est située à Saules, village voisin d’Ornans, et possède également un Bib Gourmand bien mérité. La salle de La Griotte est baignée de lumière, joliment décorée et l’accueil très sympathique.
La cuisine est excellente et même un peu supérieure selon moi à celle du Courbet, pourtant très bonne. Nous y avons passé un parfait dimanche midi à déguster quelques plats à base de spécialités régionales: feuilleté au mont d’or chaud, tarte à la tomate et au comté, charlotte glacée aux biscuits de Montbozon,…Un régal!
C’est également un joli week-end que tu as passé en Franche-Comté, et c’est assez différent de où j’étais finalement (Haut-Jura). Comme quoi c’est une région riche en diversité 😀
Ah si, gros point commun : le super soleil !
Et la bonne gastronomie? 😉
Un paysage très frai et simple! Un cadre idéal pour un week-end : montage, ruisseau, village aux toits triangulaires, montages, ciel dégagé, une bonne bouffée d’air pur!
Tout à fait!
Merci pour cette nouvelle découverte. Fan de cette région (après le valais bien sur !!!), voici une belle idée d’escapade et une adresse en maison d’hôtes que je ne connaissais pas. C’est noté !
Et pour continuer “sur les pas de courbet”, un saut à Saillon en valais (élu plus beau village de suisse romande 2013) s’impose 😉
Ah oui, Saillon, je connais de nom mais je n’y suis jamais allée! Cela doit valoir le coup effectivement….A ajouter sur ma liste! 🙂
Je ne connaissais pas du tout l’endroit mais il va falloir que je prévois un petit week-end dans le coin, tes photos me donnent vraiment envie d’y aller. 🙂
Super! Cela vaut le coup, c’est vraiment beau comme coin!
À propos de la source du Lison, je plains beaucoup les Francs-Comtois du XXIe siècle : le bel arbre (un frêne ?) qui était situé rive droite à l’entrée de la grande vasque en bas de la source du Lison (à 100 m environ en aval du bas de la chute rive droite dans le mur en bordure du Lison), à l’endroit à peu près, où Courbet avait peint le plus connu de ses fameux tableaux de cette source (voir https://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/vallee-de-la-loue/wp-content/blogs.dir/131/files/2015/07/sourcedulison.jpg), cet arbre magnifique donc, a été coupé ! C’était le seul arbre qui nous faisait de l’ombre à l’entrée du terre-plein d’accès à la source (sans doute pour en “dégager la vue” ? …Mais quel four à cet endroit en plein été !), ce qui en massacre totalement et définitivement l’aspect pour tous les peintres qui s’y mettaient à l’ombre afin de peindre la source depuis le point de vue de Courbet. Ainsi, l’arrivée à la vasque d’eau vive se retrouve en plein soleil et complètement à contre-jour (y compris pour les photographes) repoussant aussi de la sorte les touristes souhaitant pique-niquer à l’ombre de cet arbre disparu, tout à gauche de l’esplanade calcaire quand on est face à la source, sous les frondaisons restantes loin du Lison (ou à la seule et unique table – encore – ombragée un peu plus haut), nous repoussant à nous peintres sur le côté en amont, à un endroit où on a la cascade de profil et aucune vue sur l’exurgence karstique. Erreur paysagère irréversible et totalement contre-productive puisqu’au lieu de mettre en valeur ce site (même chose qu’à la source de la Loue !!!!) on lui retire de cette façon-là son charme et son mystère séculaire, en en faisant un objet de spectacle perdu dans un cirque disproportionné, où l’harmonie des masses n’est plus équilibrée par rapport à la récente époque où on la découvrait au dernier moment au milieu de sa végétation naturelle : – les intelligents “aménageurs” du site auraient-ils oublié les toiles et esquisses du grand peintre COURBET qui avait si bien traduit ces lieux (et dont ils sont si fiers par ailleurs) ?
Je sais de quoi je parle ayant participé à la mise en valeur de sites tout aussi importants, où de telles erreurs n’ont pas été commises, car nous n’avons pas seulement pensé “rapport aménagement – sécurité – point de vue – affluence et accueil touristique” mais équilibres naturels, prise en compte des valeurs culturelles et inscription du contexte esthétique dans la durée… Et puis, retombées économiques m’impliquant personnellement à travers certaines structures hôtelières et touristiques du secteur que je faisais “travailler” ici : j’ai emmené sur ce site des sessions entières de peintres amateurs lors des formations que j’anime, ceci depuis 40 ans tous les étés pendant plusieurs semaines d’affilée (ainsi que nombre de mes collègues, soit environ 1500 personnes depuis que je viens), où nous nous mettions toujours à l’ombre de ce frêne pour peindre en y ayant le meilleur point de vue, propageant ensuite son intérêt lors de publications, expositions, etc., en le faisant connaître et le valorisaient ainsi souvent bien loin du Doubs, je vais donc à présent amener ailleurs mes élèves, et dissuader tous mes amis de venir peindre dans cet endroit (et je ne suis même pas sûr qu’on revienne à Ornans au musée Courbet – , les deux sites majeurs du peintre ayant été abîmés par leur “mise en valeur” – on ira donc voir ses peintures au Musée d’Orsay, au Petit Palais et à Montpellier) !
J’ajoute que laisser les voitures et le minibus sur le parking de ce site devenu au mois d’août un véritable four sans ombre (où on a également supprimé les petits arbres qui y poussaient – décision tout aussi “rationnelle” -), n’incite pas plus à s’arrêter à la source du Lison que d’y venir peindre en plein soleil !
Par contre, très bonne réussite que “La maison du Lison” en bordure de ce même parking : sobre, esthétique et fonctionnelle…