Trek au Ladakh – Mon rĂ©cit dans la VallĂ©e de la Markha

par | Mis Ă  jour le 6/10/2023 | Inde | 0 commentaires

Le Ladakh, souvent surnommĂ© Le Petit Tibet, est une rĂ©gion situĂ©e Ă  l’extrĂȘme nord de l’Inde, dans l’état du Jammu-et-Cachemire. C’est une rĂ©gion montagneuse: on est dĂ©jĂ  ici dans les contreforts de l’Himalaya et l’altitude au Ladakh est comprise entre 3 500 et plus de 6 000m. La capitale, Leh, est dĂ©jĂ  Ă  3 500m d’altitude
 Autant dire que cela fait tout drĂŽle en arrivant! 😉 Mon trek au Ladakh est sans conteste l’une de mes plus belles randonnĂ©es et l’un de mes plus beaux souvenirs de voyage.

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Les paysages du Ladakh sont vraiment incroyables (Ă  couper le souffle, Ă  proprement parler vu l’altitude! 😉 ) et les Ladakhis trĂšs sympathiques! Durant 10 jours (2 jours d’acclimatation et 8 jours de trekking au Ladakh), j’ai Ă©tĂ© fascinĂ©e par les paysages rencontrĂ©s et surtout l’incroyable luminositĂ© qui y rĂšgne. C’est assez difficile Ă  expliquer mais on se sent vraiment ailleurs, c’est magique! Du fait des tempĂ©ratures et des vents importants qui balaient la rĂ©gion, le Ladakh est un dĂ©sert d’altitude et ses paysages sont parfois comparĂ©s Ă  ce que l’on pourrait trouver sur la Lune (bon, je ne suis pas allĂ©e vĂ©rifier, on est d’accord
). MĂȘme si j’ai un peu souffert de l’altitude au dĂ©part, j’ai apprĂ©ciĂ© chaque instant passĂ© dans ces montagnes et garderai toute ma vie en tĂȘte certaines images de ce voyage au Ladakh. Se rĂ©veiller le matin et ouvrir sa tente pour admirer les plateaux entourĂ©s de montagnes et les animaux paissant sous cette lumiĂšre si particuliĂšre est incontestablement un grand privilĂšge. Note: j’ai fait le trek de la VallĂ©e de la Markha en aoĂ»t 2012 et vous livre ici mon carnet de voyage de l’époque
Que j’ai (enfin) rĂ©uni en un seul article, et auquel j’ai ajoutĂ© les rĂ©ponses aux questions qui m’étaient souvent posĂ©es en commentaire ou par mail. Je l’avoue, mon article de l’époque n’était pas forcĂ©ment trĂšs complet et mĂ©ritait une petite refonte 😛

Trek au Ladakh – Informations pratiques et avis

Quand aller au Ladakh?

Le Ladakh est une rĂ©gion qui ne s’offre pas facilement aux visiteurs du fait de son climat et de sa gĂ©ographie. Globalement, elle n’est facile d’accĂšs que de juin Ă  septembre environ! Le reste du temps, il y a de la neige: les routes sont donc fermĂ©es une grande partie de l’annĂ©e et l’activitĂ© considĂ©rablement rĂ©duite. Il fallait entendre notre guide local Tashi nous parler de l’expĂ©rience d’un hiver au Ladakh, alors que les Ladakhis sont coupĂ©s du monde et se retrouvent pour passer du temps ensemble dans les maisons en attendant que les beaux jours reviennent
 C’est un autre monde! Pour faire un trek Ă  la meilleure pĂ©riode, il faut donc partir Ă  la saison touristique, qui se situe entre juin et septembre, sauf si vous souhaitez faire un trek dans la neige. C’est possible aussi mais il faut un bon niveau!

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Comment se rendre au Ladakh?

Le plus facile est de prendre un avion jusqu’à Leh, la capitale du Ladakh. Il n’y a qu’1h30 de vol depuis Delhi et la vue sur l’Himalaya depuis l’avion est dĂ©jĂ  en elle-mĂȘme un spectacle qui vaut le coup
 Il y avait d’ailleurs une sacrĂ©e ambiance dans l’avion lorsque j’y suis allĂ©e, les gens se levant d’un coup pour se pencher vers les hublots et admirer le paysage! Il faut dire qu’il y avait de quoi ĂȘtre assez excitĂ© 🙂

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Une autre option est d’y aller en bus, mais j’ai personnellement rapidement Ă©cartĂ© cette idĂ©e: il y a plus de 1 000km Ă  parcourir sur une route rĂ©putĂ©e ĂȘtre l’une des plus dangereuses du monde
 Et la perspective de faire plus de vingt heures de bus ne m’a pas du tout tentĂ©e!

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Il existe dĂ©sormais Ă©galement un service de taxi partagĂ© pour se rendre au Ladakh ou se dĂ©placer une fois sur place. Cela peut ĂȘtre une bonne solution Ă©galement, que je n’ai pas testĂ©.

Quel trek au Ladakh et avec quelle agence locale?

Nous n’avons pas hĂ©sitĂ© trĂšs longtemps dans le choix du trek: nous voulions un trek nous permettant de voir pas mal de paysages diffĂ©rents tout en Ă©tant assez accessibles Ă  des personnes sportives mais non habituĂ©es du tout Ă  la marche en montagne. Nous avons donc exclu le trek de la vallĂ©e de Sham (en gĂ©nĂ©ral surnommĂ© Baby trek car il est le plus facile) mais aussi les options plus difficiles comme le trek du Zanskar. C’était notre premiĂšre expĂ©rience de trek et le trek de la VallĂ©e de la Markha paraissait donc le plus adaptĂ©.

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Nous n’avons au final pas du tout regrettĂ© notre choix: mĂȘme s’il y a eu quelques moments difficiles pour moi (vous le verrez en lisant mon carnet de voyage ci-dessous), c’était le bon compromis pour notre niveau. Je ne connais pas les paysages traversĂ©s durant les autres treks mais ceux que nous avons vus Ă©taient dĂ©jĂ  fabuleux et, contrairement Ă  ce que j’avais pu lire avant de partir, il n’y avait pas trop de monde non plus sur le chemin. Le trek de la VallĂ©e de la Markha Ă©tant le plus pratiquĂ© par les touristes, j’avais pu lire que c’était un peu l’autoroute sur les chemins: dans notre cas en tout cas, nous croisions des gens mais avions tout de mĂȘme la sensation d’ĂȘtre assez seuls dans les montagnes durant la journĂ©e! Il n’y a que le soir que l’on se rendait compte qu’il devait y avoir un peu de monde vu le nombre de tentes dans le campement (mais cela restait trĂšs raisonnable quand mĂȘme), ou au passage de certains cols. Il y a tellement d’espace que personnellement cela ne m’a pas gĂȘnĂ©e un seul instant!

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Pour le choix de l’agence, j’avais Ă  l’époque fait faire quelques devis pour choisir finalement l’Agence Hidden North Adventure, basĂ©e Ă  Leh. J’avais eu un bon contact avec son gĂ©rant Tashi et sa prestation me semblait offrir un rapport qualitĂ©-prix correct. Je n’ai pas Ă©tĂ© déçue, nous en avons Ă©tĂ© extrĂȘmement satisfaits!

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Trek et altitude – Le mal des montagnes

Voici une question qui est souvent revenue: est ce que j’ai souffert de l’altitude lors de mon trek au Ladakh? La rĂ©ponse est
 Oui et non! J’ai eu la chance de ne pas souffrir vĂ©ritablement du mal aigu des montagnes, mais mon corps m’a tout de mĂȘme fait sentir que c’était un peu difficile. Les deux jours d’acclimatation Ă  Leh ont Ă©tĂ© utiles (en arrivant, j’étais essoufflĂ©e aprĂšs avoir montĂ© un Ă©tage
 C’est vous dire!) mais peut ĂȘtre pas suffisants. Si c’était Ă  refaire, je prendrais au moins une journĂ©e d’acclimatation en plus Ă  Leh, passĂ©e Ă  aller me promener dans le coin. Les deux premiers jours de trek ont Ă©tĂ© vraiment durs car je sentais que je manquais beaucoup de souffle. Cette sensation s’est progressivement attĂ©nuĂ©e, et je me sentais vraiment beaucoup mieux lors du passage du dernier col du 7e jour que de celui du 2e. Sinon, quelques maux de tĂȘte et des difficultĂ©s Ă  dormir le 1e soir, plus des problĂšmes digestifs en continu (mais classique chez moi, donc je ne sais pas si c’est liĂ©!).

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Attention, je vous dis ici ce que j’ai ressenti mais le mal des montagnes est quelque chose de trĂšs personnel et absolument pas liĂ© au niveau sportif d’une personne. Pour savoir comment votre corps rĂ©agit, il n’y a qu’un moyen: y aller 😛 Dans tous les cas, prĂ©voyez bien un temps d’acclimatation et de ne pas faire n’importe quoi pendant votre trek (comme monter trop rapidement en altitude
). J’ai croisĂ© lors du trek un homme qui faisait le trek seul en autonomie et s’était senti extrĂȘmement mal, alors qu’il Ă©tait sur un plateau coincĂ© entre deux montagnes: il devait donc continuer Ă  monter, qu’il choisisse d’avancer ou faire demi-tour, et a en fait eu finalement la chance de tomber sur un adorable Ladakhi qui l’a mis sur un cheval (il ne pouvait plus marcher) et a rĂ©ussi Ă  le redescendre au bout de plusieurs heures
 Ce n’est pas pour vous faire peur, mais c’est bien d’ĂȘtre raisonnable: le mal aigu des montagnes n’est pas anodin, on peut vraiment y rester! Le Ladakh reste un terrain de jeu un peu hostile quand on n’y est pas habituĂ© 😉

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20 bonnes raisons de faire un trek au Ladakh en Inde

Parce qu’avant de vous livrer le rĂ©cit dĂ©taillĂ© de mon trek dans la VallĂ©e de la Markha, voici en synthĂšse ce qui vous attend si vous dĂ©cidez de faire un trek au Ladakh
 Vous l’aurez compris, j’ai adorĂ©! 😉

  1. Arriver en avion Ă  Leh et ĂȘtre Ă©poustouflĂ© par la vue sur les montagnes
  2. DĂ©couvrir une rĂ©gion de l’Inde trĂšs diffĂ©rente du reste du pays
  3. S’habituer à vivre en altitude (min 3 300m)
  4. ApprĂ©cier la gentillesse de l’accueil des Ladakhis
  5. Se laver à l’eau froide des riviùres de montagne
  6. Tester les limites de son estomac en mangeant des oignons et du masala Ă  tous les repas
  7. Boire du thé dans des teahouses, tentes parachute plantées au milieu de nulle part
  8. S’endormir et s’éveiller au bruit des hennissements, braiements et meuglements
  9. Saluer d’un “Juley” (prononcer djoulĂ©: bonjour) les Ladakhis se dĂ©plaçant avec leurs animaux d’un village Ă  l’autre
  10. Prendre un cours de cuisine tous les soirs en regardant son guide cuisiner des plats incroyables sur 2 petits réchauds
  11. Traverser des riviĂšres, et se sentir trĂšs aventurier
  12. Discuter avec son guide du mode de vie ladakhi, une tasse de thé Masala à la main
  13. Se réveiller tous les jours en ouvrant sa tente sur une nouvelle vue incroyable
  14. Avoir des courbatures Ă  force de monter et descendre les montagnes
  15. Saluer les marmottes au dĂ©tour d’une colline
  16. Croiser des cortĂšges de chevaux bĂątĂ©s, marchant au son de leurs cloches et des “Och” d’encouragement de leur horseman
  17. Se faire doubler par des Ladakhis en sandales qui marchent 2 fois plus vite que vous, tandis que vous soufflez déjà comme un boeuf
  18. Rencontrer d’autres trekkeurs et discuter de tout et de rien
  19. Ne pas avoir de réseau téléphonique: break obligatoire!
  20. Enfin, bien sĂ»r, ĂȘtre Ă©bloui par le paysage Ă  chaque instant


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Trekking de la Markha Valley – Carnet de voyage

L’arrivĂ©e Ă  l’aĂ©roport de Leh depuis Delhi est dĂ©jĂ  dĂ©paysante: le tarmac est coincĂ© entre les montagnes, et nous nous Ă©merveillons tous
en nous prenant en photo! La qualitĂ© de l’air est frappante: quel plaisir de respirer un air frais et pur aprĂšs l’ambiance moite et polluĂ©e de Delhi! En revanche, Leh est Ă  3 500m: il y a donc moins d’oxygĂšne, et l’on est (trĂšs) vite essoufflĂ©s.

Deux jours d’acclimatation à Leh

Un chauffeur de notre agence de trek Hidden North Adventure vient nous chercher Ă  la sortie et nous conduit Ă  notre Guest House, nommĂ©e Green Villa. Il s’agit d’une jolie maison traditionnelle tenue par d’accueillants Ladakhis: notre hĂŽtesse fait tout pour que nous nous sentions bien et est toujours prĂȘte Ă  rendre service (appeler notre agence de trek, un taxi,
). La maison dispose d’un grand salon Ă  la dĂ©coration typique oĂč nous nous installons pour boire notre premier thĂ© (le premier d’une longue sĂ©rie de chaï
). Bonne nouvelle, ils ne mettent pas systĂ©matiquement de beurre de yak dedans comme ils le font pour eux. C’est imbuvable pour moi mĂȘme si j’ai mis un point d’honneur Ă  tester
 Je n’aime dĂ©jĂ  pas le beurre, mais alors le beurre de yak rance, je vous laisse imaginer!

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Notre chambre est Ă©galement charmante: elle dispose de sa propre salle de bain avec eau chaude et Ă©lectricitĂ© quasiment en permanence (ça coupe en gĂ©nĂ©ral pendant la nuit), d’une vue fĂ©erique sur les montagnes et d’un accĂšs direct Ă  une terrasse ensoleillĂ©e. Il y rĂšgne une ambiance trĂšs paisible


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Nous profitons de cette atmosphĂšre pour faire une bonne sieste: nous nous sentons un peu ramollis par l’altitude, cela nous fera du bien! Pour tout vous dire, monter un Ă©tage nous fait l’effet d’avoir couru un sprint tant il nous essouffle
 Les deux jours d’acclimatation ne vont pas ĂȘtre de trop! AprĂšs ce sommeil rĂ©parateur, petite lessive (je ne vous dĂ©taille pas l’état des vĂȘtements portĂ©s Ă  Delhi
!), puis nous partons nous promener tranquillement dans Leh. Voici un petit aperçu de l’ambiance de la route qui nous y mĂšne


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Nous arrivons Ă  Leh par une petite rue abritant de nombreux artisans fabriquant des chapatis de maniĂšre traditionnelle, dans des sortes de fours creusĂ©s dans le sol. Impressionnant et tentant! Nous n’avons pas encore dĂ©jeunĂ©, et nous nous glissons donc dans la file pour acheter Ă  notre tour 2 chapatis biens chauds: miam! Nous arrivons ensuite dans l’artĂšre principale de Leh, qui comporte de trĂšs nombreux magasins et agences de trek proposant des activitĂ©s variĂ©es: Ă  pied, Ă  cheval, rafting,
 En effet, la ville est touristique: de 20 000 habitants, elle passe Ă  50 000 en saison (c’est Ă  dire en Juillet-AoĂ»t, saison principale des treks).

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Les boutiques proposent du matĂ©riel de trek, de l’artisanat local, des vĂȘtements, Ă©charpes en soie, en laine pashmina ou encore en laine de yak, etc
Touristiques bien sĂ»r mais cela reste sympathique et il y a de beaux produits. Nous reviendrons acheter quelques souvenirs aprĂšs notre trek! Nous nous arrĂȘtons prendre un thĂ© au gingembre sur une des nombreuses terrasses juchĂ©e sur le toit d’un immeuble, Ă  la Pizzeria De Hutt (ont-ils voulu copier Pizza Hut?). Nous profitons ainsi de l’ambiance des rues animĂ©es et ornĂ©es de drapeaux de priĂšre, tout en Ă©tant au calme sous un parasol
Un vrai plaisir! Je parviens Ă  trouver une connexion Wifi. Les portables ne passent pas ici, mais il y a quand mĂȘme pas mal de cafĂ©s internet dans Leh qui fonctionnent
sauf coupure d’électricitĂ©!

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Nous retournons vers 19h Ă  notre Guest House Green Villa oĂč nous attend un bon dĂźner prĂ©parĂ© par notre hĂŽtesse: un dal (plat Ă  base de lentilles), du riz et de bons lĂ©gumes, nous nous rĂ©galons! Nous faisons la connaissance de Caroline et Guillaume, Français de Strasbourg, avec qui nous passons une excellente soirĂ©e Ă  discuter, dans une ambiance familiale chaleureuse. Les amis/la famille de nos hĂŽtes viennent prendre le thĂ© et regardent les rĂ©sultats des JO en discutant
 Allez, au lit! Demain matin nous allons voir
Le DalaĂŻ Lama! Et oui, incroyable! Pour notre 2e jour d’acclimatation Ă  Leh, nous avons une chance exceptionnelle. Le DalaĂŻ-Lama est en visite dans le village voisin, Choglamsar, pour 3 jours d’enseignements. Et devinez quoi, c’est le dernier jour! Caroline et Guillaume s’y rendent avec leur agence de trek et nous proposent gentiment de nous joindre Ă  eux. Les enseignements commencent Ă  7h30, mais nous arrivons vers 10h. Nous ne savions pas que le prĂȘche durait en fait environ 2h uniquement: nous l’avons donc ratĂ©, mais assistons nĂ©anmoins aux priĂšres. C’est de toutes façons dĂ©jĂ  formidable d’ĂȘtre lĂ : l’atmosphĂšre est incroyable! Entre 50 et 60 000 personnes sont rassemblĂ©es pour l’occasion dans un Ă©norme champ au milieu duquel se trouve une estrade oĂč siĂšge le DalaĂŻ-Lama. Les chants de priĂšre prennent une dimension vraiment forte


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Moines et familles sont venus en masse assister aux enseignements avec assiduitĂ©. Les membres de la famille de notre guest house, par exemple, se sont levĂ©s vers 4h du matin pour accomplir leurs tĂąches matinales (chauffer le bois pour l’eau chaude, prĂ©parer le petit dĂ©jeuner,
) et arriver ensuite Ă  l’heure Ă  Choglamsar. Et vu la foule qui s’y presse, les embouteillages sont nombreux! Le soleil accablant ne les empĂȘche pas non plus de rester jusqu’à la fin des priĂšres (vers 12h30, soit 5h au soleil quand mĂȘme). Il rĂšgne ici une vĂ©ritable ferveur


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Nous avons la chance d’ĂȘtre non loin du DalaĂŻ-Lama. En effet, une zone est rĂ©servĂ©e aux Ă©trangers sur un cĂŽtĂ© de l’estrade, afin de proposer une traduction en anglais des enseignements Ă  cet endroit. GrĂące au zoom d’Olivier, nous arrivons Ă  vraiment bien voir le Saint Homme.

De retour Ă  Leh, nous nous arrĂȘtons dĂ©jeuner au restaurant La Terrasse, situĂ© comme son nom l’indique sur un roof-top. Le lieu est agrĂ©able et la cuisine bonne! Nous rentrons ensuite Ă  la Green Villa pour prendre un thĂ© avec Tashi, le responsable de notre agence de trek, et rĂ©gler les derniers dĂ©tails: le grand dĂ©part est demain! Nous dĂ©cidons ensuite d’aller nous promener un peu, maintenant que nous sommes plutĂŽt bien acclimatĂ©s. Il y a d’anciens monastĂšres sur une colline situĂ©e en face de notre guest house et surplombant Leh. Cela nous fera grimper un peu: parfait pour nous mettre en jambes pour demain!

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Au passage, nous croisons des Ăąnes (sans doute du refuge voisin) qui se promĂšnent dans des maisons en construction.

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La vue sur la ville et les montagnes est superbe de lĂ -haut. De plus, les nombreux drapeaux de priĂšre confĂšrent une atmosphĂšre particuliĂšre au lieu. C’est une des images que je rĂȘvais de voir en venant ici!

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Les monastÚres sont plutÎt délabrés, mais restent de beaux endroits


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Il est temps de retourner Ă  la Green villa, oĂč un bon dĂźner ladakhi nous attend en compagnie de Caroline et Guillaume. Nous prĂ©parons ensuite nos sacs. Nous enlevons ce qui sera inutile pendant le trek (chargeurs divers par exemple, puisque nous n’aurons pas d’électricitĂ©!) et les confions Ă  notre hĂŽtesse, qui les gardera jusqu’à notre retour. Au lit, demain est le grand jour: le trek de la vallĂ©e de la Markha commence!

Jour 1 – De Spituk à Zingchen

AprĂšs ces 2 jours d’acclimatation à Leh, il est temps de passer aux choses sĂ©rieuses! Notre guide Tashi vient nous chercher Ă  8h Ă  notre guest house. Nous avons de la chance: il pleuvait lorsque nous nous sommes levĂ©s mais cela s’est arrĂȘtĂ©. Vingt minutes de voiture plus tard, nous voici Ă  Spituk, point de dĂ©part du trek de la vallĂ©e de la Markha, oĂč nous attendent les chevaux. Nous assistons au dĂ©chargement de la voiture: la quantitĂ© de choses Ă  emporter est impressionnante! Il faut dire qu’il nous faut de quoi ĂȘtre autonomes pendant 8 jours, pour 5 personnes: le guide (qui est aussi cuisinier), le horseman, leur assistant et nous deux.

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Ce ne sont donc pas moins de 5 poneys et 1 Ăąne qui vont nous accompagner, transportant chacun environ 60/70kg. C’est beaucoup, bien sĂ»r, mais reste Ă  relativiser en fonction de leur poids
et de leur endurance! Ces petits chevaux sont nĂ©s dans les montagnes, en altitude, et sont donc particuliĂšrement solides. Je suis rassurĂ©e de voir qu’ils semblent plutĂŽt bien traitĂ©s.

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L’ñne qui nous accompagne est vraiment tout petit, alors mĂȘme qu’il est adulte. J’avais dĂ©jĂ  remarquĂ© la petite taille des Ăąnes ici (et oui, c’est un truc qui m’interpelle: chacun ses passions!), mais celui-lĂ  est vraiment nain. Le guide m’explique que c’est en fait l’altitude, et donc le manque d’oxygĂšne, qui engendre ces petits modĂšles dans les ĂȘtres qui grandissent ici: cela vaut pour les Ăąnes, les chevaux, mais aussi les humains! IntĂ©ressant, non? Pour que vous vous rendiez compte, voici une photo de Cadichon (ce sera dĂ©sormais son surnom) Ă  cĂŽtĂ© d’Olivier, 1m90.

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Nous partons avec le guide, les chevaux nous rejoindront ensuite (ils marchent beaucoup plus vite que nous!). Nous discutons avec notre guide et apprenons pas mal de choses sur la vie au Ladakh: c’est enrichissant! Les paysages sont incroyables: de grandes montagnes trĂšs arides (le Ladakh est un dĂ©sert d’altitude) et de la verdure sur les bords de l’Indus.

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AprĂšs 3h de marche sur terrain facile, nous nous arrĂȘtons pour dĂ©jeuner dans une tea house, une tente oĂč un vieil homme sert du thĂ© qu’il fait avec l’eau du ruisseau. Sympathique, thĂ© dĂ©licieux et cadre idyllique!

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Nous dĂ©jeunons de ce que nous a prĂ©parĂ© notre guide et mis dans une “lunch box” qu’il nous donnera chaque matin. Basique mais nourrissant: oeuf, pomme de terre, banane, pain avec de la confiture et mini paquet de cĂ©rĂ©ales. Nous ne pouvons pas vraiment parler avec l’homme de la tea house, mais le fait que je le prenne en photo le fait beaucoup rire, et il me gratifie d’une bonne tape dans le dos lorsque je la lui montre!

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Il ne nous reste ensuite plus qu’1/2h de marche avant notre campement: la premiĂšre journĂ©e n’est pas difficile pour se mettre en jambes. Cela dit, je suis dĂ©jĂ  contente de me reposer: j’espĂšre que mon corps va s’habituer Ă  la marche en altitude! Le campement de Zingchen (Jingchan) est idĂ©alement placĂ© prĂšs d’un cours d’eau. Pour y accĂ©der, nous devons traverser un petit pont fait de bois et galets: un bon travail d’équilibre!

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Voici notre tente. Vous noterez l’inscription figurant sur la pierre à droite!

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Nous dĂ©cidons d’aller nous laver tant que le soleil brille. Avec l’eau du ruisseau et le savon biodĂ©gradable, c’est dĂ©paysant! Dois-je prĂ©ciser que l’eau du ruisseau est bien froide? C’est une habitude que nous garderons pendant tout le trek: se laver tous les jours dans la riviĂšre. Un peu dĂ©sagrĂ©able sur le coup mais quel bonheur de ne plus se sentir ensuite poussiĂ©reux! De toutes façons, c’est la seule option pour ĂȘtre propre 😉

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Nous en profitons Ă©galement pour faire une petite lessive, toujours Ă  l’aide de ce merveilleux savon biodĂ©gradable.

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Pendant ce temps, les autres ont travaillĂ© dur Ă  l’installation d’un campement de qualitĂ©: tente, petite table et chaises, ustensiles de cuisine et ingrĂ©dients Ă  gogo
Cela s’annonce bien!

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Notre guide nous propose un thĂ©, qu’il nous sert avec d’excellents beignets de lĂ©gumes (pakoras) qu’il vient de cuisiner: wahou! Nous le regardons cuisiner en sirotant notre thĂ©: quelle atmosphĂšre!

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Vers 18h, c’est l’heure du dĂźner pour nous, tandis que les chevaux cassent aussi la croĂ»te dans leurs musettes. Tashi (pour info, c’est le nom de notre guide, mais Ă©galement du horseman, de l’assistant et du responsable de l’agence. Un des deux prĂ©noms les plus portĂ©s ici!) nous a prĂ©parĂ© un trĂšs bon dĂźner. Pour du camping, c’est impressionnant! Allez, au lit de bonne heure: demain, rĂ©veil Ă  6h30


Jour 2 – De Zingchen à Ganda La base

Ce matin, rĂ©veil Ă  6h30 avec un bon thĂ© chaud servi Ă  notre tente. Je suis malheureusement rĂ©veillĂ©e depuis 4h30 pour une raison qui m’échappe. Rangement de nos affaires, mini-toilette puis petit dĂ©jeuner bien copieux: oeufs brouillĂ©s, toasts et corn flakes! Pendant ce temps, les chevaux dĂ©gustent du grain et du foin, puis sont bĂątĂ©s. VoilĂ  notre Ă©quipage au complet.

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AprĂšs avoir dĂ©montĂ© notre tente, nous nous mettons en route, toujours sans les chevaux. En effet, le horseman et l’assistant finissent de dĂ©monter le camp et de charger les chevaux tandis que nous partons. Pourtant, ils arriveront bien avant nous! Ils avancent en effet bien plus vite. Et devinez qui est gĂ©nĂ©ralement en tĂȘte de ces cortĂšges? Les Ăąnes, aussi petits et chargĂ©s soient-ils! Vous devriez voir le rythme de notre Cadichon
Il dĂ©pote! Nous croiserons beaucoup de ces petits troupeaux sur le chemin. Ils donnent encore plus de magie au paysage


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Nous marchons dans des zones trĂšs rocailleuses, longeant en gĂ©nĂ©ral la riviĂšre. Les montagnes sont grandioses. Nous apercevons mĂȘme Ă  certains moments les plus hautes, qui sont enneigĂ©es.

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On voit réguliÚrement des crùnes de bouc sur le chemin
Original mais assez décoratif finalement, non?

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AprĂšs environ 1h30 d’une marche dĂ©jà fatigante (ça monte!), nous arrivons Ă  Rumbak, oĂč se dresse une tente dans laquelle des femmes du village servent du thĂ©. Une pause bienvenue!

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Petite anecdote, nous croisons notre horseman et l’assistant venus boire un thĂ©. Quand nous les voyons ressortir, nous rĂ©alisons que les poneys ne sont pas lĂ  et leur demandons donc oĂč ils se trouvent. RĂ©ponse inattendue: – “Ils sont dĂ©jĂ  sur le chemin” – Nous, interloquĂ©s, regardant le chemin et ne voyant pas l’ombre d’un poney Ă  l’horizon, pourtant assez lointain: “Mais heu
tout seuls?” – “Oui, oui, mais nous allons les rejoindre” Ok, donc les chevaux et leurs bĂąts (donc toutes les affaires) se promĂšnent tout seuls dans la montagne
Mais ils sont habituĂ©s. Excellent, non?

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A partir de Rumbak, cela n’arrĂȘtera plus de monter: la pente n’est pas raide, mais bien continue. Cela devient difficile: les jambes deviennent lourdes, le souffle court et le coeur bat vite (encore plus qu’en cas d’effort normal, du fait de l’altitude!). Mettre un pied devant l’autre, sans se prĂ©occuper de ce qu’il reste Ă  grimper, devient mon credo. Heureusement, les paysages remontent le moral Ă  chaque instant!

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Nous nous arrĂȘtons pour un dĂ©jeuner sur l’herbe Ă  Yurutse, vilage
d’une maison! Nous continuons ensuite Ă  monter, puis nous arrĂȘtons pour le thĂ© dans une tente (et oui, je j’ai jamais bu autant de thĂ© qu’ici! Il faut s’hydrater en altitude
). Comme d’habitude, la pause constitue elle aussi un spectacle: les hommes s’affairent autour des chevaux


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Devinez ce que nous faisons ensuite? Nous continuons Ă  monter! Cette partie lĂ  sera vraiment dure, j’ai l’impression de ne plus pouvoir avancer. Mais pas aprĂšs pas, nous finissons par atteindre notre objectif: le camp de base de Ganda La, situĂ© Ă  4 500m d’altitude! Sachant que nous sommes partis ce matin aux alentours de 3 300m, cela fait un bon dĂ©nivelĂ© dans les pattes: quelle joie d’arriver aprĂšs 5h de marche, et quelle beautĂ©!

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Le camp de base est dĂ©jĂ  bien animĂ© par les Ă©quipages qui ont commencĂ© Ă  s’installer. Voici une vue du camp de base: pas mal comme lieu de villĂ©giature, non?

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AprĂšs un thĂ©, nous nous lavons tant bien que mal Ă  l’aide d’une gourde puis nous allongeons. EpuisĂ©e, je m’endors trĂšs vite. Point rassurant, notre guide a fait de mĂȘme: nous ne sommes pas les seuls que la montĂ©e a fatiguĂ©s! Ensuite, un peu de lecture/Ă©criture, puis vient l’heure du dĂźner. Tashi nous servira, entre autres, des pop-corns au curry: on fait de tout Ă  4 500m en camping! Sinon, le temps est ici beaucoup plus froid: nous sortons donc notre attirail de combat!

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Demain, rĂ©veil Ă  6h pour commencer de bonne heure l’ascension du Ganda La, dont le col est situĂ© Ă  4 900m. J’ai intĂ©rĂȘt Ă  prendre des forces! EspĂ©rons que le mal des montagnes ne nous empĂȘche pas de dormir. Pour l’instant, seul un lĂ©ger mal de tĂȘte intermittent est Ă  signaler


Jour 3 – De Ganda La Base à Skiu

Aujourd’hui, ce n’est pas la grande forme. Olivier souffre de maux de tĂȘte, sans doute Ă  cause de l’altitude, et j’ai de petits soucis digestifs depuis hier soir. Nous avons mal dormi, et arrivons donc dans un Ă©tat douteux au petit dĂ©jeuner. Je n’arrive Ă  avaler qu’une cuillĂšre de porridge et une tasse de thĂ©, juste histoire d’avoir un peu d’énergie pour ce qui nous attend
Nous commençons en effet directement la montĂ©e vers le Ganda La (4 900m), et la pente est raide! Sur le chemin, nous croisons de nombreuses marmottes. Je n’en avais jamais vu, c’est mignon!

marmotte

La distraction est de courte durĂ©e, l’effort Ă  fournir l’emporte. Pas aprĂšs pas, nous grimpons et avons accĂšs Ă  des vues incroyables.

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Je souffre bien lors de cette montĂ©e. C’est dur, et je dois faire de nombreuses pauses, ainsi que de trĂšs petits pas. Mais nous finissons par y arriver, aprĂšs 1h30 de montĂ©e bien raide.

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La récompense est la vue qui nous attend. Nous sommes désormais plus haut que le Mont-Blanc, notre repÚre en tant que Français!

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La seconde récompense est ce qui nous attend désormais: de la descente pas trop raide et du plat pour le restant de la journée. Ouf!

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Le paysage change progressivement. Nous marchons désormais dans une gorge au paysage spectaculaire. TrÚs poussiéreux, toujours aride mais aussi agrémenté de la végétation qui pousse au bord de la riviÚre que nous longeons.

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Depuis que nous descendons, notre guide s’est mis en mode TGV (Tashi Grande Vitesse). Nous avons un bon pas naturellement (sur le plat, en montĂ©e c’est un autre problĂšme), mais lĂ  il va vraiment vite. Comme nous arrivons Ă  suivre et que ča nous amuse, nous ne l’arrĂȘtons pas. RĂ©sultat, nous avançons Ă  toute allure et doublons mĂȘme des chevaux (ce qui est rare ici!). La pause dĂ©jeuner est tout de mĂȘme la bienvenue!

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Nous reprenons notre rythme effrĂ©nĂ© aprĂšs le dĂ©jeuner. Au bout de 5h de marche sur la journĂ©e, nous voici Ă  Skiu (3 300m). Nous sommes les premiers marcheurs Ă  arriver, mais nos chevaux sont lĂ  depuis un moment. Tout est prĂȘt!

campement-skiu-ladakh

Notre Ă©quipe aime arriver tĂŽt pour choisir le meilleur emplacement: proche du point d’eau pour la tente cuisine, au calme pour la nĂŽtre. Ils sont attentionnĂ©s! C’est bien pour nous: nous pouvons prendre un thĂ©, nous reposer, faire notre lessive et nous laver tant qu’il ne fait pas trop froid.

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Peu Ă  peu, les autres Ă©quipes arrivent. L’ambiance est toujours sympathique: les cloches des chevaux rĂ©sonnent, les hommes s’interpellent en ladakhi et les marcheurs arrivent, fatiguĂ©s mais satisfaits. Peu Ă  peu, les tentes se dressent, les rĂ©chauds se mettent en route et de bonnes odeurs de cuisine se font sentir dans chaque tente. L’ambiance de fin de journĂ©e est vraiment apaisante


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Jour 4 – De Skiu à Markha

Ca y est, les courbatures se font sentir! Il est dur de sortir de la tente aujourd’hui
Une joyeuse animation rĂšgne dĂ©jĂ  dans le camp. La journĂ©e qui s’annonce est supposĂ©e ĂȘtre la plus longue, mais Tashi est bien dĂ©cidĂ© Ă  avancer comme la veille! Nous voici donc partis d’un bon pas Ă  la dĂ©couverte de la vallĂ©e de la Marka (et oui, nous y sommes dĂ©sormais!), sous un beau soleil: chapeau, crĂšme solaire et eau sont de rigueur!

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Nous longeons la Marka, croisant rĂ©guliĂšrement groupes de chevaux et de marcheurs. En effet, le trek de la vallĂ©e de la Markha est trĂšs populaire car de niveau accessible. Il y avait moins de gens au dĂ©part car certaines personnes le commencent depuis Chilling, afin d’éviter le premier col du dĂ©part (le Ganda La) et de raccourcir la durĂ©e du trek. Nous sommes tantĂŽt au niveau de la riviĂšre, tantĂŽt en hauteur. Le paysage est toujours aussi beau, et parfois assez verdoyant


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De temps en temps, nous croisons quelques cavaliers amusants


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Il faut traverser la Markha par 2 endroits. Et pour une fois, pas question de sauter de pierre en pierre, c’est trop large! Nous devons donc nous dĂ©chausser pour traverser. Les pierres font mal Ă  nos petits pieds fragiles, tandis que les deux Tashi font ça le plus naturellement du monde. Il y a un petit peu de courant mais ce n’est pas profond, donc ça passe!

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Au bout de 5h de marche, nous arrivons Ă  notre camp, situĂ© un peu avant le village nommĂ© Markha (3 800 m environ). Notre guide a dĂ©cidĂ© de nous installer hors du campement oĂč logent la plupart des trekkeurs pour Ă©viter la foule: une bonne idĂ©e! Nous voici donc installĂ©s seuls au bord de la riviĂšre: trĂšs sympa.

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AprĂšs nos habituelles toilette et lessive dans la riviĂšre, nous nous installons pour le thĂ©. Un Français logeant dans la guest house d’à cĂŽtĂ© passe par lĂ , et nous passons la fin d’aprĂšs-midi Ă  discuter tous les trois. Pour le dĂźner, Tashi me prĂ©pare gentiment un petit plat Ă  part: du riz dans son eau de cuisson, avec du gingembre et de l’ail. Vous l’aurez compris, les ennuis digestifs ne sont pas terminĂ©s!

Jour 5 – De Markha à Hangkar

Aujourd’hui, nous nous sentons plutĂŽt en forme pour commencer la journĂ©e. C’est sans compter sur mon tendon d’Achille gauche qui commence trĂšs rapidement Ă  ĂȘtre douloureux
 Tashi me coupe des bĂątons et Olivier prend mon sac pour m’aider mais cela demeure pĂ©nible. Nous sommes encore dans la vallĂ©e de la Markha et les paysages sont toujours aussi beaux, mais j’en profite moins que les autres jours Ă  cause de la douleur.

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Nous croisons réguliÚrement des stupas, constructions bouddhistes, ainsi que des habitations de temps en temps.

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Comme vous le constaterez, malgré la riviÚre, le paysage reste bien aride, sauf zones verdoyantes de temps en temps! Assez fascinant.

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Nous devons Ă  nouveau traverser la riviĂšre. Cette fois, j’ai des bĂątons: cela aide Ă©normĂ©ment, d’autant qu’il y a davantage de courant et que c’est un peu plus profond que la veille. Je crois que j’aurais eu du mal Ă  garder mon Ă©quilibre sans! Les horsemen ont en gĂ©nĂ©ral une bonne technique: sauter sur le dos d’un de leurs chevaux juste avant! Efficace


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Sur le chemin, nous pouvons voir Kang Yatse, montagne de 6 200 m de haut. Elle est toute enneigĂ©e: cela contraste avec les paysages arides visibles autour. Des Italiens avec qui nous faisons un bout de chemin doivent y grimper dans 2 jours: dĂ©part Ă  1h du matin, environ 5h d’ascension puis retour au camp de base par le mĂȘme chemin. Impressionnant!

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AprĂšs 4h30 de marche douloureuse (alors que le chemin est facile), nous voici Ă  Hangkar, dernier village de la vallĂ©e. Il se trouve que c’est lĂ  qu’habite notre horseman. Il nous accueille donc gentiment chez lui pour prendre un thĂ©, qu’il nous sert avec de petits gĂąteaux ladakhis que sa femme a prĂ©parĂ©s.

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Notre tente est située sur sa propriété, dans un grand champ en bord de riviÚre. Parfait pour se laver et se faire masser le tendon par le courant


campement-hangkar

Nous dßnons dans la tente, face à Tashi qui cuisine toujours de délicieux plats sur ses 2 réchauds: il émince des légumes, fait des beignets, des chapatis, ajoute du masala un peu partout,
Un vrai cours de cuisine ladakhi!

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Jour 6 – De Hangkar à Nimaling

Aujourd’hui, mon hĂ©ros est un poney. En effet, malgrĂ© les anti-inflammatoires, mon tendon me fait toujours bien mal lorsque je marche. Il reste 3 jours, dont l’ascension du Kongmaru La (5 200m) demain. Si je veux pouvoir la faire, c’est repos forcĂ© aujourd’hui
et donc trek sur le dos d’un poney. Voici donc mon sauveur du jour.

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Je devrais ĂȘtre ravie de faire une journĂ©e Ă  cheval mais suis au dĂ©part plutĂŽt frustrĂ©e (et un peu vexĂ©e) de ne pas pouvoir marcher. Finalement, je rĂ©alise que j’ai de la chance d’avoir cette option et profite bien de ma journĂ©e de repos. Et puis, ce n’est pas comme si je me sentais pas Ă  l’aise sur le dos d’un cheval!

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Au dĂ©part, le chemin surplombe une vallĂ©e verdoyante et monte bien raide. Je suis bercĂ©e par le pas rĂ©gulier de ma monture, les cloches des chevaux et la voix du horseman criant rĂ©guliĂšrement “Och!” (“Allez!”).

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Ensuite, le paysage change et devient aride. Nous parcourons une vallĂ©e d’altitude logĂ©e entre de nombreuses montagnes dont l’imposante Kang Yatse. C’est incroyablement beau!

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ArrivĂ©s au passage d’un col, nous avons la surprise de trouver un lac d’altitude: c’est superbe!

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Nous arrivons finalement Ă  Nimaling, plateau situĂ© Ă  4 700m oĂč nous camperons. Il s’agit de notre plus haut campement! Le paysage qui nous entoure est assez irrĂ©el: une immense plaine Ă  perte de vue, des montagnes aux couleurs incroyables et toujours Kang Yatse enneigĂ©e qui domine l’ensemble


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Nous passons notre aprĂšs-midi Ă  nous reposer et nous promener un peu. Nimaling est un lieu oĂč les habitants de la vallĂ©e de la Markha emmĂšnent leurs animaux pĂąturer l’étĂ©. Il y a donc quelques chevaux, Ăąnes, vaches, veaux et chĂšvres qui se promĂšnent


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Alors que nous nous reposons sous la tente, nous entendons un bĂȘlement. Au bout d’un moment, je trouve qu’il est curieux qu’un mouton soit aussi proche depuis aussi longtemps. J’ouvre donc la tente et là
des centaines de chĂšvres et moutons nous entourent! Incroyable! Quinze minutes avant ils Ă©taient une vingtaine d’animaux uniquement
vous imaginez ma surprise! Ils traversent tous le campement en courant, cela crĂ©e une joyeuse cacophonie!

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Nous passons ensuite une agréable soirée à discuter avec Tashi. Il nous apprend beaucoup sur la vie ici, trÚs différente de ce que nous connaissons bien sûr


Jour 7 – De Nimaling à Chuskurmo via Kongmaru La

Aujourd’hui est un grand jour: nous devons passer Kongmaru La, situĂ© Ă  5 200m. La nuit a Ă©tĂ© froide mais nous avons bien dormi malgrĂ© l’altitude. Voici la vue que j’ai eu en ouvrant la tente pour le “wake up tea”. Un peu le paradis, non?

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Mon tendon va mieux: en changeant de chaussures et en mettant la gauche façon mule pour ne pas qu’elle appuie sur le tendon, je peux marcher: youpi! Nous voici partis Ă  l’assaut de ces 500m de dĂ©nivelĂ© plutĂŽt en forme.

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Nous mettrons 1h30 pour atteindre le col. Difficile, Ă©videmment, mais beaucoup moins que le passage du Ganda La il y a quelques jours. Nous sommes certainement mieux acclimatĂ©s et entraĂźnĂ©s. De plus, j’ai 2 batons: cela aide bien!

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Il y a pas mal de monde lĂ -haut mais l’ambiance est sympathique: tout le monde est content d’ĂȘtre arrivĂ© au Kongmaru La!

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La vue là haut est bien entendu superbe


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Aprùs cette petite pause, nous voici partis sur l’autre versant. Cela descend trùs fort durant environ 1h30. Là encore, les bñtons sont utiles!

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Nous arrivons ensuite dans les gorges Shang, dont les rochers sont trĂšs Ă©tranges: formes curieuses et couleurs originales (vert, jaune et rouge). Nous montons et descendons le long des gorges, traversant la riviĂšre sur des pierres pour passer d’un cĂŽtĂ© Ă  l’autre. Je manque de bien tomber en glissant sur une pierre. Heureusement, Olivier a de bons rĂ©flexes: il me rattrape par le sac Ă  dos!

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Au bout d’un peu plus de 4h30 de marche, nous voici arrivĂ©s Ă  Chuskurmo, oĂč nous camperons.

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AprĂšs avoir dĂ©jeunĂ©, nous nous effondrons dans la tente pour une bonne sieste. Ensuite, toilette Ă  la gourde puis lecture/Ă©criture tandis que le temps se gĂąte: de la pluie, du vent
On est bien sous la tente! Heureusement la mĂ©tĂ©o Ă©volue rapidement ici. Tashi nous apprend un proverbe, selon lequel “La mĂ©tĂ©o au Ladakh est aussi changeante que la mode Ă  Bombay”. Au cours de ces 10 jours, nous avons pu tester la vĂ©racitĂ© de celui-ci. Ainsi, aprĂšs la pluie, le beau temps


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Pour le dernier soir, Tashi nous impressionne encore davantage. Il nous cuisine des Momos, dĂ©licieux raviolis de lĂ©gumes, et comme dessert
un gĂąteau au chocolat! Au milieu des montagnes, difficile Ă  croire, non? À dĂ©faut de four, Tashi a utilisĂ© des pierres qu’il a mises dans une assiette, puis placĂ© celle-ci sur le feu. Il a ensuite posĂ© le plat contenant la pĂąte du gĂąteau sur ces pierres: cela permet une diffusion lente de la chaleur, et donc une cuisson se rapprochant de celle obtenue avec un four. Astucieux, hein? Le gĂąteau Ă©tait excellent


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Jour 8 – De Chuskurmo à Shang Sumdo puis Leh

Aujourd’hui est notre dernier jour de trek: petit moment d’émotion en repliant notre tente
Nous marchons 2h uniquement avant d’atteindre Shang Sumdo, oĂč la jeep viendra nous rĂ©cupĂ©rer. Nous profitons une derniĂšre fois de la beautĂ© des montagnes ladakhis


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Nous croisons d’énormes vaches, qui sont en fait des croisements entre un yak et une vache. C’est dĂ©jĂ  costaud! Nous n’avons malheureusement pas vu de yak car il fait trop chaud en cette saison. Notre guide nous explique qu’ils se trouvent du cĂŽtĂ© des glaciers Ă  cette Ă©poque.

vache-yak

Et voilĂ , c’est fini! Une derniĂšre photo avec notre Ă©quipe avant de nous sĂ©parer
Nous avons passĂ© 8 jours excellents en leur compagnie, 8 jours remplis de dĂ©couvertes, tant en terme de paysage que de culture. Un moment inoubliable!

photo-souvenir-trek-ladakh

AprĂšs 1h de jeep, nous voici de retour Ă  Leh. Nous retrouvons notre guest house Green Villa et
les joies d’une bonne douche chaude! Nous allons ensuite dĂ©jeuner avec Tashi, le responsable de l’agence de trek Hidden North Adventures, qui nous invite gentiment. Tashi, notre guide, est Ă©galement de la partie. TrĂšs sympa! Nous nous promenons ensuite dans Leh. Nous en profitons pour faire un peu de shopping. On peut notamment trouver ici de beaux foulards en laine Pashmina, trĂšs doux. Ou encore en laine de yak, moins doux mais trĂšs chaud!

marche-legumes-leh

AprĂšs une petite pause thĂ© en terrasse, nous allons dĂźner dans notre guest house. L’ambiance est toujours aussi sympathique: nous discutons avec les autres de nos dĂ©couvertes respectives


Juley, Ladakh! (mot ladakhi signifiant au revoir, mais aussi merci ou bonjour
trùs pratique!)

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