Le Ladakh, souvent surnommĂ© Le Petit Tibet, est une rĂ©gion situĂ©e Ă lâextrĂȘme nord de lâInde, dans lâĂ©tat du Jammu-et-Cachemire. Câest une rĂ©gion montagneuse: on est dĂ©jĂ ici dans les contreforts de lâHimalaya et lâaltitude au Ladakh est comprise entre 3 500 et plus de 6 000m. La capitale, Leh, est dĂ©jĂ Ă 3 500m dâaltitude⊠Autant dire que cela fait tout drĂŽle en arrivant! đ Mon trek au Ladakh est sans conteste lâune de mes plus belles randonnĂ©es et lâun de mes plus beaux souvenirs de voyage.
Les paysages du Ladakh sont vraiment incroyables (Ă couper le souffle, Ă proprement parler vu lâaltitude! đ ) et les Ladakhis trĂšs sympathiques! Durant 10 jours (2 jours dâacclimatation et 8 jours de trekking au Ladakh), jâai Ă©tĂ© fascinĂ©e par les paysages rencontrĂ©s et surtout lâincroyable luminositĂ© qui y rĂšgne. Câest assez difficile Ă expliquer mais on se sent vraiment ailleurs, câest magique! Du fait des tempĂ©ratures et des vents importants qui balaient la rĂ©gion, le Ladakh est un dĂ©sert dâaltitude et ses paysages sont parfois comparĂ©s Ă ce que lâon pourrait trouver sur la Lune (bon, je ne suis pas allĂ©e vĂ©rifier, on est dâaccordâŠ). MĂȘme si jâai un peu souffert de lâaltitude au dĂ©part, jâai apprĂ©ciĂ© chaque instant passĂ© dans ces montagnes et garderai toute ma vie en tĂȘte certaines images de ce voyage au Ladakh. Se rĂ©veiller le matin et ouvrir sa tente pour admirer les plateaux entourĂ©s de montagnes et les animaux paissant sous cette lumiĂšre si particuliĂšre est incontestablement un grand privilĂšge. Note: jâai fait le trek de la VallĂ©e de la Markha en aoĂ»t 2012 et vous livre ici mon carnet de voyage de lâĂ©poqueâŠQue jâai (enfin) rĂ©uni en un seul article, et auquel jâai ajoutĂ© les rĂ©ponses aux questions qui mâĂ©taient souvent posĂ©es en commentaire ou par mail. Je lâavoue, mon article de lâĂ©poque nâĂ©tait pas forcĂ©ment trĂšs complet et mĂ©ritait une petite refonte đ
Sommaire
Trek au Ladakh â Informations pratiques et avis
Quand aller au Ladakh?
Le Ladakh est une rĂ©gion qui ne sâoffre pas facilement aux visiteurs du fait de son climat et de sa gĂ©ographie. Globalement, elle nâest facile dâaccĂšs que de juin Ă septembre environ! Le reste du temps, il y a de la neige: les routes sont donc fermĂ©es une grande partie de lâannĂ©e et lâactivitĂ© considĂ©rablement rĂ©duite. Il fallait entendre notre guide local Tashi nous parler de lâexpĂ©rience dâun hiver au Ladakh, alors que les Ladakhis sont coupĂ©s du monde et se retrouvent pour passer du temps ensemble dans les maisons en attendant que les beaux jours reviennent⊠Câest un autre monde! Pour faire un trek Ă la meilleure pĂ©riode, il faut donc partir Ă la saison touristique, qui se situe entre juin et septembre, sauf si vous souhaitez faire un trek dans la neige. Câest possible aussi mais il faut un bon niveau!
Comment se rendre au Ladakh?
Le plus facile est de prendre un avion jusquâĂ Leh, la capitale du Ladakh. Il nây a quâ1h30 de vol depuis Delhi et la vue sur lâHimalaya depuis lâavion est dĂ©jĂ en elle-mĂȘme un spectacle qui vaut le coup⊠Il y avait dâailleurs une sacrĂ©e ambiance dans lâavion lorsque jây suis allĂ©e, les gens se levant dâun coup pour se pencher vers les hublots et admirer le paysage! Il faut dire quâil y avait de quoi ĂȘtre assez excitĂ© đ
Une autre option est dây aller en bus, mais jâai personnellement rapidement Ă©cartĂ© cette idĂ©e: il y a plus de 1 000km Ă parcourir sur une route rĂ©putĂ©e ĂȘtre lâune des plus dangereuses du monde⊠Et la perspective de faire plus de vingt heures de bus ne mâa pas du tout tentĂ©e!
Il existe dĂ©sormais Ă©galement un service de taxi partagĂ© pour se rendre au Ladakh ou se dĂ©placer une fois sur place. Cela peut ĂȘtre une bonne solution Ă©galement, que je nâai pas testĂ©.
Quel trek au Ladakh et avec quelle agence locale?
Nous nâavons pas hĂ©sitĂ© trĂšs longtemps dans le choix du trek: nous voulions un trek nous permettant de voir pas mal de paysages diffĂ©rents tout en Ă©tant assez accessibles Ă des personnes sportives mais non habituĂ©es du tout Ă la marche en montagne. Nous avons donc exclu le trek de la vallĂ©e de Sham (en gĂ©nĂ©ral surnommĂ© Baby trek car il est le plus facile) mais aussi les options plus difficiles comme le trek du Zanskar. CâĂ©tait notre premiĂšre expĂ©rience de trek et le trek de la VallĂ©e de la Markha paraissait donc le plus adaptĂ©.
Nous nâavons au final pas du tout regrettĂ© notre choix: mĂȘme sâil y a eu quelques moments difficiles pour moi (vous le verrez en lisant mon carnet de voyage ci-dessous), câĂ©tait le bon compromis pour notre niveau. Je ne connais pas les paysages traversĂ©s durant les autres treks mais ceux que nous avons vus Ă©taient dĂ©jĂ fabuleux et, contrairement Ă ce que jâavais pu lire avant de partir, il nây avait pas trop de monde non plus sur le chemin. Le trek de la VallĂ©e de la Markha Ă©tant le plus pratiquĂ© par les touristes, jâavais pu lire que câĂ©tait un peu lâautoroute sur les chemins: dans notre cas en tout cas, nous croisions des gens mais avions tout de mĂȘme la sensation dâĂȘtre assez seuls dans les montagnes durant la journĂ©e! Il nây a que le soir que lâon se rendait compte quâil devait y avoir un peu de monde vu le nombre de tentes dans le campement (mais cela restait trĂšs raisonnable quand mĂȘme), ou au passage de certains cols. Il y a tellement dâespace que personnellement cela ne mâa pas gĂȘnĂ©e un seul instant!
Pour le choix de lâagence, jâavais Ă lâĂ©poque fait faire quelques devis pour choisir finalement lâAgence Hidden North Adventure, basĂ©e Ă Leh. Jâavais eu un bon contact avec son gĂ©rant Tashi et sa prestation me semblait offrir un rapport qualitĂ©-prix correct. Je nâai pas Ă©tĂ© déçue, nous en avons Ă©tĂ© extrĂȘmement satisfaits!
Trek et altitude â Le mal des montagnes
Voici une question qui est souvent revenue: est ce que jâai souffert de lâaltitude lors de mon trek au Ladakh? La rĂ©ponse est⊠Oui et non! Jâai eu la chance de ne pas souffrir vĂ©ritablement du mal aigu des montagnes, mais mon corps mâa tout de mĂȘme fait sentir que câĂ©tait un peu difficile. Les deux jours dâacclimatation Ă Leh ont Ă©tĂ© utiles (en arrivant, jâĂ©tais essoufflĂ©e aprĂšs avoir montĂ© un Ă©tage⊠Câest vous dire!) mais peut ĂȘtre pas suffisants. Si câĂ©tait Ă refaire, je prendrais au moins une journĂ©e dâacclimatation en plus Ă Leh, passĂ©e Ă aller me promener dans le coin. Les deux premiers jours de trek ont Ă©tĂ© vraiment durs car je sentais que je manquais beaucoup de souffle. Cette sensation sâest progressivement attĂ©nuĂ©e, et je me sentais vraiment beaucoup mieux lors du passage du dernier col du 7e jour que de celui du 2e. Sinon, quelques maux de tĂȘte et des difficultĂ©s Ă dormir le 1e soir, plus des problĂšmes digestifs en continu (mais classique chez moi, donc je ne sais pas si câest liĂ©!).
Attention, je vous dis ici ce que jâai ressenti mais le mal des montagnes est quelque chose de trĂšs personnel et absolument pas liĂ© au niveau sportif dâune personne. Pour savoir comment votre corps rĂ©agit, il nây a quâun moyen: y aller đ Dans tous les cas, prĂ©voyez bien un temps dâacclimatation et de ne pas faire nâimporte quoi pendant votre trek (comme monter trop rapidement en altitudeâŠ). Jâai croisĂ© lors du trek un homme qui faisait le trek seul en autonomie et sâĂ©tait senti extrĂȘmement mal, alors quâil Ă©tait sur un plateau coincĂ© entre deux montagnes: il devait donc continuer Ă monter, quâil choisisse dâavancer ou faire demi-tour, et a en fait eu finalement la chance de tomber sur un adorable Ladakhi qui lâa mis sur un cheval (il ne pouvait plus marcher) et a rĂ©ussi Ă le redescendre au bout de plusieurs heures⊠Ce nâest pas pour vous faire peur, mais câest bien dâĂȘtre raisonnable: le mal aigu des montagnes nâest pas anodin, on peut vraiment y rester! Le Ladakh reste un terrain de jeu un peu hostile quand on nây est pas habituĂ© đ
20 bonnes raisons de faire un trek au Ladakh en Inde
Parce quâavant de vous livrer le rĂ©cit dĂ©taillĂ© de mon trek dans la VallĂ©e de la Markha, voici en synthĂšse ce qui vous attend si vous dĂ©cidez de faire un trek au Ladakh⊠Vous lâaurez compris, jâai adorĂ©! đ
- Arriver en avion Ă Leh et ĂȘtre Ă©poustouflĂ© par la vue sur les montagnes
- DĂ©couvrir une rĂ©gion de lâInde trĂšs diffĂ©rente du reste du pays
- Sâhabituer Ă vivre en altitude (min 3 300m)
- ApprĂ©cier la gentillesse de lâaccueil des Ladakhis
- Se laver Ă lâeau froide des riviĂšres de montagne
- Tester les limites de son estomac en mangeant des oignons et du masala Ă tous les repas
- Boire du thé dans des teahouses, tentes parachute plantées au milieu de nulle part
- Sâendormir et sâĂ©veiller au bruit des hennissements, braiements et meuglements
- Saluer dâun âJuleyâ (prononcer djoulĂ©: bonjour) les Ladakhis se dĂ©plaçant avec leurs animaux dâun village Ă lâautre
- Prendre un cours de cuisine tous les soirs en regardant son guide cuisiner des plats incroyables sur 2 petits réchauds
- Traverser des riviĂšres, et se sentir trĂšs aventurier
- Discuter avec son guide du mode de vie ladakhi, une tasse de thé Masala à la main
- Se réveiller tous les jours en ouvrant sa tente sur une nouvelle vue incroyable
- Avoir des courbatures Ă force de monter et descendre les montagnes
- Saluer les marmottes au dĂ©tour dâune colline
- Croiser des cortĂšges de chevaux bĂątĂ©s, marchant au son de leurs cloches et des âOchâ dâencouragement de leur horseman
- Se faire doubler par des Ladakhis en sandales qui marchent 2 fois plus vite que vous, tandis que vous soufflez déjà comme un boeuf
- Rencontrer dâautres trekkeurs et discuter de tout et de rien
- Ne pas avoir de réseau téléphonique: break obligatoire!
- Enfin, bien sĂ»r, ĂȘtre Ă©bloui par le paysage Ă chaque instantâŠ
Trekking de la Markha Valley â Carnet de voyage
LâarrivĂ©e Ă lâaĂ©roport de Leh depuis Delhi est dĂ©jĂ dĂ©paysante: le tarmac est coincĂ© entre les montagnes, et nous nous Ă©merveillons tousâŠen nous prenant en photo! La qualitĂ© de lâair est frappante: quel plaisir de respirer un air frais et pur aprĂšs lâambiance moite et polluĂ©e de Delhi! En revanche, Leh est Ă 3 500m: il y a donc moins dâoxygĂšne, et lâon est (trĂšs) vite essoufflĂ©s.
Deux jours dâacclimatation Ă Leh
Un chauffeur de notre agence de trek Hidden North Adventure vient nous chercher Ă la sortie et nous conduit Ă notre Guest House, nommĂ©e Green Villa. Il sâagit dâune jolie maison traditionnelle tenue par dâaccueillants Ladakhis: notre hĂŽtesse fait tout pour que nous nous sentions bien et est toujours prĂȘte Ă rendre service (appeler notre agence de trek, un taxi,âŠ). La maison dispose dâun grand salon Ă la dĂ©coration typique oĂč nous nous installons pour boire notre premier thĂ© (le premier dâune longue sĂ©rie de chaĂŻâŠ). Bonne nouvelle, ils ne mettent pas systĂ©matiquement de beurre de yak dedans comme ils le font pour eux. Câest imbuvable pour moi mĂȘme si jâai mis un point dâhonneur Ă tester⊠Je nâaime dĂ©jĂ pas le beurre, mais alors le beurre de yak rance, je vous laisse imaginer!
Notre chambre est Ă©galement charmante: elle dispose de sa propre salle de bain avec eau chaude et Ă©lectricitĂ© quasiment en permanence (ça coupe en gĂ©nĂ©ral pendant la nuit), dâune vue fĂ©erique sur les montagnes et dâun accĂšs direct Ă une terrasse ensoleillĂ©e. Il y rĂšgne une ambiance trĂšs paisibleâŠ
Nous profitons de cette atmosphĂšre pour faire une bonne sieste: nous nous sentons un peu ramollis par lâaltitude, cela nous fera du bien! Pour tout vous dire, monter un Ă©tage nous fait lâeffet dâavoir couru un sprint tant il nous essouffle⊠Les deux jours dâacclimatation ne vont pas ĂȘtre de trop! AprĂšs ce sommeil rĂ©parateur, petite lessive (je ne vous dĂ©taille pas lâĂ©tat des vĂȘtements portĂ©s Ă DelhiâŠ!), puis nous partons nous promener tranquillement dans Leh. Voici un petit aperçu de lâambiance de la route qui nous y mĂšneâŠ
Nous arrivons Ă Leh par une petite rue abritant de nombreux artisans fabriquant des chapatis de maniĂšre traditionnelle, dans des sortes de fours creusĂ©s dans le sol. Impressionnant et tentant! Nous nâavons pas encore dĂ©jeunĂ©, et nous nous glissons donc dans la file pour acheter Ă notre tour 2 chapatis biens chauds: miam! Nous arrivons ensuite dans lâartĂšre principale de Leh, qui comporte de trĂšs nombreux magasins et agences de trek proposant des activitĂ©s variĂ©es: Ă pied, Ă cheval, rafting,⊠En effet, la ville est touristique: de 20 000 habitants, elle passe Ă 50 000 en saison (câest Ă dire en Juillet-AoĂ»t, saison principale des treks).
Les boutiques proposent du matĂ©riel de trek, de lâartisanat local, des vĂȘtements, Ă©charpes en soie, en laine pashmina ou encore en laine de yak, etcâŠTouristiques bien sĂ»r mais cela reste sympathique et il y a de beaux produits. Nous reviendrons acheter quelques souvenirs aprĂšs notre trek! Nous nous arrĂȘtons prendre un thĂ© au gingembre sur une des nombreuses terrasses juchĂ©e sur le toit dâun immeuble, Ă la Pizzeria De Hutt (ont-ils voulu copier Pizza Hut?). Nous profitons ainsi de lâambiance des rues animĂ©es et ornĂ©es de drapeaux de priĂšre, tout en Ă©tant au calme sous un parasolâŠUn vrai plaisir! Je parviens Ă trouver une connexion Wifi. Les portables ne passent pas ici, mais il y a quand mĂȘme pas mal de cafĂ©s internet dans Leh qui fonctionnentâŠsauf coupure dâĂ©lectricitĂ©!
Nous retournons vers 19h Ă notre Guest House Green Villa oĂč nous attend un bon dĂźner prĂ©parĂ© par notre hĂŽtesse: un dal (plat Ă base de lentilles), du riz et de bons lĂ©gumes, nous nous rĂ©galons! Nous faisons la connaissance de Caroline et Guillaume, Français de Strasbourg, avec qui nous passons une excellente soirĂ©e Ă discuter, dans une ambiance familiale chaleureuse. Les amis/la famille de nos hĂŽtes viennent prendre le thĂ© et regardent les rĂ©sultats des JO en discutant⊠Allez, au lit! Demain matin nous allons voirâŠLe DalaĂŻ Lama! Et oui, incroyable! Pour notre 2e jour dâacclimatation Ă Leh, nous avons une chance exceptionnelle. Le DalaĂŻ-Lama est en visite dans le village voisin, Choglamsar, pour 3 jours dâenseignements. Et devinez quoi, câest le dernier jour! Caroline et Guillaume sây rendent avec leur agence de trek et nous proposent gentiment de nous joindre Ă eux. Les enseignements commencent Ă 7h30, mais nous arrivons vers 10h. Nous ne savions pas que le prĂȘche durait en fait environ 2h uniquement: nous lâavons donc ratĂ©, mais assistons nĂ©anmoins aux priĂšres. Câest de toutes façons dĂ©jĂ formidable dâĂȘtre lĂ : lâatmosphĂšre est incroyable! Entre 50 et 60 000 personnes sont rassemblĂ©es pour lâoccasion dans un Ă©norme champ au milieu duquel se trouve une estrade oĂč siĂšge le DalaĂŻ-Lama. Les chants de priĂšre prennent une dimension vraiment forteâŠ
Moines et familles sont venus en masse assister aux enseignements avec assiduitĂ©. Les membres de la famille de notre guest house, par exemple, se sont levĂ©s vers 4h du matin pour accomplir leurs tĂąches matinales (chauffer le bois pour lâeau chaude, prĂ©parer le petit dĂ©jeuner,âŠ) et arriver ensuite Ă lâheure Ă Choglamsar. Et vu la foule qui sây presse, les embouteillages sont nombreux! Le soleil accablant ne les empĂȘche pas non plus de rester jusquâĂ la fin des priĂšres (vers 12h30, soit 5h au soleil quand mĂȘme). Il rĂšgne ici une vĂ©ritable ferveurâŠ
Nous avons la chance dâĂȘtre non loin du DalaĂŻ-Lama. En effet, une zone est rĂ©servĂ©e aux Ă©trangers sur un cĂŽtĂ© de lâestrade, afin de proposer une traduction en anglais des enseignements Ă cet endroit. GrĂące au zoom dâOlivier, nous arrivons Ă vraiment bien voir le Saint Homme.
De retour Ă Leh, nous nous arrĂȘtons dĂ©jeuner au restaurant La Terrasse, situĂ© comme son nom lâindique sur un roof-top. Le lieu est agrĂ©able et la cuisine bonne! Nous rentrons ensuite Ă la Green Villa pour prendre un thĂ© avec Tashi, le responsable de notre agence de trek, et rĂ©gler les derniers dĂ©tails: le grand dĂ©part est demain! Nous dĂ©cidons ensuite dâaller nous promener un peu, maintenant que nous sommes plutĂŽt bien acclimatĂ©s. Il y a dâanciens monastĂšres sur une colline situĂ©e en face de notre guest house et surplombant Leh. Cela nous fera grimper un peu: parfait pour nous mettre en jambes pour demain!
Au passage, nous croisons des Ăąnes (sans doute du refuge voisin) qui se promĂšnent dans des maisons en construction.
La vue sur la ville et les montagnes est superbe de lĂ -haut. De plus, les nombreux drapeaux de priĂšre confĂšrent une atmosphĂšre particuliĂšre au lieu. Câest une des images que je rĂȘvais de voir en venant ici!
Les monastĂšres sont plutĂŽt dĂ©labrĂ©s, mais restent de beaux endroitsâŠ
Il est temps de retourner Ă la Green villa, oĂč un bon dĂźner ladakhi nous attend en compagnie de Caroline et Guillaume. Nous prĂ©parons ensuite nos sacs. Nous enlevons ce qui sera inutile pendant le trek (chargeurs divers par exemple, puisque nous nâaurons pas dâĂ©lectricitĂ©!) et les confions Ă notre hĂŽtesse, qui les gardera jusquâĂ notre retour. Au lit, demain est le grand jour: le trek de la vallĂ©e de la Markha commence!
Jour 1 â De Spituk Ă Zingchen
AprĂšs ces 2 jours dâacclimatation Ă Â Leh, il est temps de passer aux choses sĂ©rieuses! Notre guide Tashi vient nous chercher Ă 8h Ă notre guest house. Nous avons de la chance: il pleuvait lorsque nous nous sommes levĂ©s mais cela sâest arrĂȘtĂ©. Vingt minutes de voiture plus tard, nous voici Ă Spituk, point de dĂ©part du trek de la vallĂ©e de la Markha, oĂč nous attendent les chevaux. Nous assistons au dĂ©chargement de la voiture: la quantitĂ© de choses Ă emporter est impressionnante! Il faut dire quâil nous faut de quoi ĂȘtre autonomes pendant 8 jours, pour 5 personnes: le guide (qui est aussi cuisinier), le horseman, leur assistant et nous deux.
Ce ne sont donc pas moins de 5 poneys et 1 Ăąne qui vont nous accompagner, transportant chacun environ 60/70kg. Câest beaucoup, bien sĂ»r, mais reste Ă relativiser en fonction de leur poidsâŠet de leur endurance! Ces petits chevaux sont nĂ©s dans les montagnes, en altitude, et sont donc particuliĂšrement solides. Je suis rassurĂ©e de voir quâils semblent plutĂŽt bien traitĂ©s.
LâĂąne qui nous accompagne est vraiment tout petit, alors mĂȘme quâil est adulte. Jâavais dĂ©jĂ remarquĂ© la petite taille des Ăąnes ici (et oui, câest un truc qui mâinterpelle: chacun ses passions!), mais celui-lĂ est vraiment nain. Le guide mâexplique que câest en fait lâaltitude, et donc le manque dâoxygĂšne, qui engendre ces petits modĂšles dans les ĂȘtres qui grandissent ici: cela vaut pour les Ăąnes, les chevaux, mais aussi les humains! IntĂ©ressant, non? Pour que vous vous rendiez compte, voici une photo de Cadichon (ce sera dĂ©sormais son surnom) Ă cĂŽtĂ© dâOlivier, 1m90.
Nous partons avec le guide, les chevaux nous rejoindront ensuite (ils marchent beaucoup plus vite que nous!). Nous discutons avec notre guide et apprenons pas mal de choses sur la vie au Ladakh: câest enrichissant! Les paysages sont incroyables: de grandes montagnes trĂšs arides (le Ladakh est un dĂ©sert dâaltitude) et de la verdure sur les bords de lâIndus.
AprĂšs 3h de marche sur terrain facile, nous nous arrĂȘtons pour dĂ©jeuner dans une tea house, une tente oĂč un vieil homme sert du thĂ© quâil fait avec lâeau du ruisseau. Sympathique, thĂ© dĂ©licieux et cadre idyllique!
Nous dĂ©jeunons de ce que nous a prĂ©parĂ© notre guide et mis dans une âlunch boxâ quâil nous donnera chaque matin. Basique mais nourrissant: oeuf, pomme de terre, banane, pain avec de la confiture et mini paquet de cĂ©rĂ©ales. Nous ne pouvons pas vraiment parler avec lâhomme de la tea house, mais le fait que je le prenne en photo le fait beaucoup rire, et il me gratifie dâune bonne tape dans le dos lorsque je la lui montre!
Il ne nous reste ensuite plus quâ1/2h de marche avant notre campement: la premiĂšre journĂ©e nâest pas difficile pour se mettre en jambes. Cela dit, je suis dĂ©jĂ contente de me reposer: jâespĂšre que mon corps va sâhabituer Ă la marche en altitude! Le campement de Zingchen (Jingchan) est idĂ©alement placĂ© prĂšs dâun cours dâeau. Pour y accĂ©der, nous devons traverser un petit pont fait de bois et galets: un bon travail dâĂ©quilibre!
Voici notre tente. Vous noterez lâinscription figurant sur la pierre Ă droite!
Nous dĂ©cidons dâaller nous laver tant que le soleil brille. Avec lâeau du ruisseau et le savon biodĂ©gradable, câest dĂ©paysant! Dois-je prĂ©ciser que lâeau du ruisseau est bien froide? Câest une habitude que nous garderons pendant tout le trek: se laver tous les jours dans la riviĂšre. Un peu dĂ©sagrĂ©able sur le coup mais quel bonheur de ne plus se sentir ensuite poussiĂ©reux! De toutes façons, câest la seule option pour ĂȘtre propre đ
Nous en profitons Ă©galement pour faire une petite lessive, toujours Ă lâaide de ce merveilleux savon biodĂ©gradable.
Pendant ce temps, les autres ont travaillĂ© dur Ă lâinstallation dâun campement de qualitĂ©: tente, petite table et chaises, ustensiles de cuisine et ingrĂ©dients Ă gogoâŠCela sâannonce bien!
Notre guide nous propose un thĂ©, quâil nous sert avec dâexcellents beignets de lĂ©gumes (pakoras) quâil vient de cuisiner: wahou! Nous le regardons cuisiner en sirotant notre thĂ©: quelle atmosphĂšre!
Vers 18h, câest lâheure du dĂźner pour nous, tandis que les chevaux cassent aussi la croĂ»te dans leurs musettes. Tashi (pour info, câest le nom de notre guide, mais Ă©galement du horseman, de lâassistant et du responsable de lâagence. Un des deux prĂ©noms les plus portĂ©s ici!) nous a prĂ©parĂ© un trĂšs bon dĂźner. Pour du camping, câest impressionnant! Allez, au lit de bonne heure: demain, rĂ©veil Ă 6h30âŠ
Jour 2 â De Zingchen Ă Ganda La base
Ce matin, rĂ©veil Ă 6h30 avec un bon thĂ© chaud servi Ă notre tente. Je suis malheureusement rĂ©veillĂ©e depuis 4h30 pour une raison qui mâĂ©chappe. Rangement de nos affaires, mini-toilette puis petit dĂ©jeuner bien copieux: oeufs brouillĂ©s, toasts et corn flakes! Pendant ce temps, les chevaux dĂ©gustent du grain et du foin, puis sont bĂątĂ©s. VoilĂ notre Ă©quipage au complet.
AprĂšs avoir dĂ©montĂ© notre tente, nous nous mettons en route, toujours sans les chevaux. En effet, le horseman et lâassistant finissent de dĂ©monter le camp et de charger les chevaux tandis que nous partons. Pourtant, ils arriveront bien avant nous! Ils avancent en effet bien plus vite. Et devinez qui est gĂ©nĂ©ralement en tĂȘte de ces cortĂšges? Les Ăąnes, aussi petits et chargĂ©s soient-ils! Vous devriez voir le rythme de notre CadichonâŠIl dĂ©pote! Nous croiserons beaucoup de ces petits troupeaux sur le chemin. Ils donnent encore plus de magie au paysageâŠ
Nous marchons dans des zones trĂšs rocailleuses, longeant en gĂ©nĂ©ral la riviĂšre. Les montagnes sont grandioses. Nous apercevons mĂȘme Ă certains moments les plus hautes, qui sont enneigĂ©es.
On voit rĂ©guliĂšrement des crĂąnes de bouc sur le cheminâŠOriginal mais assez dĂ©coratif finalement, non?
AprĂšs environ 1h30 dâune marche dĂ©jĂ Â fatigante (ça monte!), nous arrivons Ă Rumbak, oĂč se dresse une tente dans laquelle des femmes du village servent du thĂ©. Une pause bienvenue!
Petite anecdote, nous croisons notre horseman et lâassistant venus boire un thĂ©. Quand nous les voyons ressortir, nous rĂ©alisons que les poneys ne sont pas lĂ et leur demandons donc oĂč ils se trouvent. RĂ©ponse inattendue: â âIls sont dĂ©jĂ sur le cheminâ â Nous, interloquĂ©s, regardant le chemin et ne voyant pas lâombre dâun poney Ă lâhorizon, pourtant assez lointain: âMais heuâŠtout seuls?â â âOui, oui, mais nous allons les rejoindreâ Ok, donc les chevaux et leurs bĂąts (donc toutes les affaires) se promĂšnent tout seuls dans la montagneâŠMais ils sont habituĂ©s. Excellent, non?
A partir de Rumbak, cela nâarrĂȘtera plus de monter: la pente nâest pas raide, mais bien continue. Cela devient difficile: les jambes deviennent lourdes, le souffle court et le coeur bat vite (encore plus quâen cas dâeffort normal, du fait de lâaltitude!). Mettre un pied devant lâautre, sans se prĂ©occuper de ce quâil reste Ă grimper, devient mon credo. Heureusement, les paysages remontent le moral Ă chaque instant!
Nous nous arrĂȘtons pour un dĂ©jeuner sur lâherbe Ă Yurutse, vilageâŠdâune maison! Nous continuons ensuite Ă monter, puis nous arrĂȘtons pour le thĂ© dans une tente (et oui, je jâai jamais bu autant de thĂ© quâici! Il faut sâhydrater en altitudeâŠ). Comme dâhabitude, la pause constitue elle aussi un spectacle: les hommes sâaffairent autour des chevauxâŠ
Devinez ce que nous faisons ensuite? Nous continuons Ă monter! Cette partie lĂ sera vraiment dure, jâai lâimpression de ne plus pouvoir avancer. Mais pas aprĂšs pas, nous finissons par atteindre notre objectif: le camp de base de Ganda La, situĂ© Ă 4 500m dâaltitude! Sachant que nous sommes partis ce matin aux alentours de 3 300m, cela fait un bon dĂ©nivelĂ© dans les pattes: quelle joie dâarriver aprĂšs 5h de marche, et quelle beautĂ©!
Le camp de base est dĂ©jĂ bien animĂ© par les Ă©quipages qui ont commencĂ© Ă sâinstaller. Voici une vue du camp de base: pas mal comme lieu de villĂ©giature, non?
AprĂšs un thĂ©, nous nous lavons tant bien que mal Ă lâaide dâune gourde puis nous allongeons. EpuisĂ©e, je mâendors trĂšs vite. Point rassurant, notre guide a fait de mĂȘme: nous ne sommes pas les seuls que la montĂ©e a fatiguĂ©s! Ensuite, un peu de lecture/Ă©criture, puis vient lâheure du dĂźner. Tashi nous servira, entre autres, des pop-corns au curry: on fait de tout Ă 4 500m en camping! Sinon, le temps est ici beaucoup plus froid: nous sortons donc notre attirail de combat!
Demain, rĂ©veil Ă 6h pour commencer de bonne heure lâascension du Ganda La, dont le col est situĂ© Ă 4 900m. Jâai intĂ©rĂȘt Ă prendre des forces! EspĂ©rons que le mal des montagnes ne nous empĂȘche pas de dormir. Pour lâinstant, seul un lĂ©ger mal de tĂȘte intermittent est Ă signalerâŠ
Jour 3 â De Ganda La Base Ă Skiu
Aujourdâhui, ce nâest pas la grande forme. Olivier souffre de maux de tĂȘte, sans doute Ă cause de lâaltitude, et jâai de petits soucis digestifs depuis hier soir. Nous avons mal dormi, et arrivons donc dans un Ă©tat douteux au petit dĂ©jeuner. Je nâarrive Ă avaler quâune cuillĂšre de porridge et une tasse de thĂ©, juste histoire dâavoir un peu dâĂ©nergie pour ce qui nous attendâŠNous commençons en effet directement la montĂ©e vers le Ganda La (4 900m), et la pente est raide! Sur le chemin, nous croisons de nombreuses marmottes. Je nâen avais jamais vu, câest mignon!
La distraction est de courte durĂ©e, lâeffort Ă fournir lâemporte. Pas aprĂšs pas, nous grimpons et avons accĂšs Ă des vues incroyables.
Je souffre bien lors de cette montĂ©e. Câest dur, et je dois faire de nombreuses pauses, ainsi que de trĂšs petits pas. Mais nous finissons par y arriver, aprĂšs 1h30 de montĂ©e bien raide.
La récompense est la vue qui nous attend. Nous sommes désormais plus haut que le Mont-Blanc, notre repÚre en tant que Français!
La seconde récompense est ce qui nous attend désormais: de la descente pas trop raide et du plat pour le restant de la journée. Ouf!
Le paysage change progressivement. Nous marchons désormais dans une gorge au paysage spectaculaire. TrÚs poussiéreux, toujours aride mais aussi agrémenté de la végétation qui pousse au bord de la riviÚre que nous longeons.
Depuis que nous descendons, notre guide sâest mis en mode TGV (Tashi Grande Vitesse). Nous avons un bon pas naturellement (sur le plat, en montĂ©e câest un autre problĂšme), mais lĂ il va vraiment vite. Comme nous arrivons Ă suivre et que Äa nous amuse, nous ne lâarrĂȘtons pas. RĂ©sultat, nous avançons Ă toute allure et doublons mĂȘme des chevaux (ce qui est rare ici!). La pause dĂ©jeuner est tout de mĂȘme la bienvenue!
Nous reprenons notre rythme effrĂ©nĂ© aprĂšs le dĂ©jeuner. Au bout de 5h de marche sur la journĂ©e, nous voici Ă Skiu (3 300m). Nous sommes les premiers marcheurs Ă arriver, mais nos chevaux sont lĂ depuis un moment. Tout est prĂȘt!
Notre Ă©quipe aime arriver tĂŽt pour choisir le meilleur emplacement: proche du point dâeau pour la tente cuisine, au calme pour la nĂŽtre. Ils sont attentionnĂ©s! Câest bien pour nous: nous pouvons prendre un thĂ©, nous reposer, faire notre lessive et nous laver tant quâil ne fait pas trop froid.
Peu Ă peu, les autres Ă©quipes arrivent. Lâambiance est toujours sympathique: les cloches des chevaux rĂ©sonnent, les hommes sâinterpellent en ladakhi et les marcheurs arrivent, fatiguĂ©s mais satisfaits. Peu Ă peu, les tentes se dressent, les rĂ©chauds se mettent en route et de bonnes odeurs de cuisine se font sentir dans chaque tente. Lâambiance de fin de journĂ©e est vraiment apaisanteâŠ
Jour 4 â De Skiu Ă Markha
Ca y est, les courbatures se font sentir! Il est dur de sortir de la tente aujourdâhuiâŠUne joyeuse animation rĂšgne dĂ©jĂ dans le camp. La journĂ©e qui sâannonce est supposĂ©e ĂȘtre la plus longue, mais Tashi est bien dĂ©cidĂ© Ă avancer comme la veille! Nous voici donc partis dâun bon pas Ă la dĂ©couverte de la vallĂ©e de la Marka (et oui, nous y sommes dĂ©sormais!), sous un beau soleil: chapeau, crĂšme solaire et eau sont de rigueur!
Nous longeons la Marka, croisant rĂ©guliĂšrement groupes de chevaux et de marcheurs. En effet, le trek de la vallĂ©e de la Markha est trĂšs populaire car de niveau accessible. Il y avait moins de gens au dĂ©part car certaines personnes le commencent depuis Chilling, afin dâĂ©viter le premier col du dĂ©part (le Ganda La) et de raccourcir la durĂ©e du trek. Nous sommes tantĂŽt au niveau de la riviĂšre, tantĂŽt en hauteur. Le paysage est toujours aussi beau, et parfois assez verdoyantâŠ
De temps en temps, nous croisons quelques cavaliers amusantsâŠ
Il faut traverser la Markha par 2 endroits. Et pour une fois, pas question de sauter de pierre en pierre, câest trop large! Nous devons donc nous dĂ©chausser pour traverser. Les pierres font mal Ă nos petits pieds fragiles, tandis que les deux Tashi font ça le plus naturellement du monde. Il y a un petit peu de courant mais ce nâest pas profond, donc ça passe!
Au bout de 5h de marche, nous arrivons Ă notre camp, situĂ© un peu avant le village nommĂ© Markha (3 800 m environ). Notre guide a dĂ©cidĂ© de nous installer hors du campement oĂč logent la plupart des trekkeurs pour Ă©viter la foule: une bonne idĂ©e! Nous voici donc installĂ©s seuls au bord de la riviĂšre: trĂšs sympa.
AprĂšs nos habituelles toilette et lessive dans la riviĂšre, nous nous installons pour le thĂ©. Un Français logeant dans la guest house dâĂ cĂŽtĂ© passe par lĂ , et nous passons la fin dâaprĂšs-midi Ă discuter tous les trois. Pour le dĂźner, Tashi me prĂ©pare gentiment un petit plat Ă part: du riz dans son eau de cuisson, avec du gingembre et de lâail. Vous lâaurez compris, les ennuis digestifs ne sont pas terminĂ©s!
Jour 5 â De Markha Ă Hangkar
Aujourdâhui, nous nous sentons plutĂŽt en forme pour commencer la journĂ©e. Câest sans compter sur mon tendon dâAchille gauche qui commence trĂšs rapidement Ă ĂȘtre douloureux⊠Tashi me coupe des bĂątons et Olivier prend mon sac pour mâaider mais cela demeure pĂ©nible. Nous sommes encore dans la vallĂ©e de la Markha et les paysages sont toujours aussi beaux, mais jâen profite moins que les autres jours Ă cause de la douleur.
Nous croisons réguliÚrement des stupas, constructions bouddhistes, ainsi que des habitations de temps en temps.
Comme vous le constaterez, malgré la riviÚre, le paysage reste bien aride, sauf zones verdoyantes de temps en temps! Assez fascinant.
Nous devons Ă nouveau traverser la riviĂšre. Cette fois, jâai des bĂątons: cela aide Ă©normĂ©ment, dâautant quâil y a davantage de courant et que câest un peu plus profond que la veille. Je crois que jâaurais eu du mal Ă garder mon Ă©quilibre sans! Les horsemen ont en gĂ©nĂ©ral une bonne technique: sauter sur le dos dâun de leurs chevaux juste avant! EfficaceâŠ
Sur le chemin, nous pouvons voir Kang Yatse, montagne de 6 200 m de haut. Elle est toute enneigĂ©e: cela contraste avec les paysages arides visibles autour. Des Italiens avec qui nous faisons un bout de chemin doivent y grimper dans 2 jours: dĂ©part Ă 1h du matin, environ 5h dâascension puis retour au camp de base par le mĂȘme chemin. Impressionnant!
AprĂšs 4h30 de marche douloureuse (alors que le chemin est facile), nous voici Ă Hangkar, dernier village de la vallĂ©e. Il se trouve que câest lĂ quâhabite notre horseman. Il nous accueille donc gentiment chez lui pour prendre un thĂ©, quâil nous sert avec de petits gĂąteaux ladakhis que sa femme a prĂ©parĂ©s.
Notre tente est situĂ©e sur sa propriĂ©tĂ©, dans un grand champ en bord de riviĂšre. Parfait pour se laver et se faire masser le tendon par le courantâŠ
Nous dĂźnons dans la tente, face Ă Tashi qui cuisine toujours de dĂ©licieux plats sur ses 2 rĂ©chauds: il Ă©mince des lĂ©gumes, fait des beignets, des chapatis, ajoute du masala un peu partout,âŠUn vrai cours de cuisine ladakhi!
Jour 6 â De Hangkar Ă Nimaling
Aujourdâhui, mon hĂ©ros est un poney. En effet, malgrĂ© les anti-inflammatoires, mon tendon me fait toujours bien mal lorsque je marche. Il reste 3 jours, dont lâascension du Kongmaru La (5 200m) demain. Si je veux pouvoir la faire, câest repos forcĂ© aujourdâhuiâŠet donc trek sur le dos dâun poney. Voici donc mon sauveur du jour.
Je devrais ĂȘtre ravie de faire une journĂ©e Ă cheval mais suis au dĂ©part plutĂŽt frustrĂ©e (et un peu vexĂ©e) de ne pas pouvoir marcher. Finalement, je rĂ©alise que jâai de la chance dâavoir cette option et profite bien de ma journĂ©e de repos. Et puis, ce nâest pas comme si je me sentais pas Ă lâaise sur le dos dâun cheval!
Au dĂ©part, le chemin surplombe une vallĂ©e verdoyante et monte bien raide. Je suis bercĂ©e par le pas rĂ©gulier de ma monture, les cloches des chevaux et la voix du horseman criant rĂ©guliĂšrement âOch!â (âAllez!â).
Ensuite, le paysage change et devient aride. Nous parcourons une vallĂ©e dâaltitude logĂ©e entre de nombreuses montagnes dont lâimposante Kang Yatse. Câest incroyablement beau!
ArrivĂ©s au passage dâun col, nous avons la surprise de trouver un lac dâaltitude: câest superbe!
Nous arrivons finalement Ă Nimaling, plateau situĂ© Ă 4 700m oĂč nous camperons. Il sâagit de notre plus haut campement! Le paysage qui nous entoure est assez irrĂ©el: une immense plaine Ă perte de vue, des montagnes aux couleurs incroyables et toujours Kang Yatse enneigĂ©e qui domine lâensembleâŠ
Nous passons notre aprĂšs-midi Ă nous reposer et nous promener un peu. Nimaling est un lieu oĂč les habitants de la vallĂ©e de la Markha emmĂšnent leurs animaux pĂąturer lâĂ©tĂ©. Il y a donc quelques chevaux, Ăąnes, vaches, veaux et chĂšvres qui se promĂšnentâŠ
Alors que nous nous reposons sous la tente, nous entendons un bĂȘlement. Au bout dâun moment, je trouve quâil est curieux quâun mouton soit aussi proche depuis aussi longtemps. Jâouvre donc la tente et lĂ âŠdes centaines de chĂšvres et moutons nous entourent! Incroyable! Quinze minutes avant ils Ă©taient une vingtaine dâanimaux uniquementâŠvous imaginez ma surprise! Ils traversent tous le campement en courant, cela crĂ©e une joyeuse cacophonie!
Nous passons ensuite une agrĂ©able soirĂ©e Ă discuter avec Tashi. Il nous apprend beaucoup sur la vie ici, trĂšs diffĂ©rente de ce que nous connaissons bien sĂ»râŠ
Jour 7 â De Nimaling Ă Chuskurmo via Kongmaru La
Aujourdâhui est un grand jour: nous devons passer Kongmaru La, situĂ© Ă 5 200m. La nuit a Ă©tĂ© froide mais nous avons bien dormi malgrĂ© lâaltitude. Voici la vue que jâai eu en ouvrant la tente pour le âwake up teaâ. Un peu le paradis, non?
Mon tendon va mieux: en changeant de chaussures et en mettant la gauche façon mule pour ne pas quâelle appuie sur le tendon, je peux marcher: youpi! Nous voici partis Ă lâassaut de ces 500m de dĂ©nivelĂ© plutĂŽt en forme.
Nous mettrons 1h30 pour atteindre le col. Difficile, Ă©videmment, mais beaucoup moins que le passage du Ganda La il y a quelques jours. Nous sommes certainement mieux acclimatĂ©s et entraĂźnĂ©s. De plus, jâai 2 batons: cela aide bien!
Il y a pas mal de monde lĂ -haut mais lâambiance est sympathique: tout le monde est content dâĂȘtre arrivĂ© au Kongmaru La!
La vue lĂ haut est bien entendu superbeâŠ
AprĂšs cette petite pause, nous voici partis sur lâautre versant. Cela descend trĂšs fort durant environ 1h30. LĂ encore, les bĂątons sont utiles!
Nous arrivons ensuite dans les gorges Shang, dont les rochers sont trĂšs Ă©tranges: formes curieuses et couleurs originales (vert, jaune et rouge). Nous montons et descendons le long des gorges, traversant la riviĂšre sur des pierres pour passer dâun cĂŽtĂ© Ă lâautre. Je manque de bien tomber en glissant sur une pierre. Heureusement, Olivier a de bons rĂ©flexes: il me rattrape par le sac Ă dos!
Au bout dâun peu plus de 4h30 de marche, nous voici arrivĂ©s Ă Chuskurmo, oĂč nous camperons.
AprĂšs avoir dĂ©jeunĂ©, nous nous effondrons dans la tente pour une bonne sieste. Ensuite, toilette Ă la gourde puis lecture/Ă©criture tandis que le temps se gĂąte: de la pluie, du ventâŠOn est bien sous la tente! Heureusement la mĂ©tĂ©o Ă©volue rapidement ici. Tashi nous apprend un proverbe, selon lequel âLa mĂ©tĂ©o au Ladakh est aussi changeante que la mode Ă Bombayâ. Au cours de ces 10 jours, nous avons pu tester la vĂ©racitĂ© de celui-ci. Ainsi, aprĂšs la pluie, le beau tempsâŠ
Pour le dernier soir, Tashi nous impressionne encore davantage. Il nous cuisine des Momos, dĂ©licieux raviolis de lĂ©gumes, et comme dessertâŠun gĂąteau au chocolat! Au milieu des montagnes, difficile Ă croire, non? Ă dĂ©faut de four, Tashi a utilisĂ© des pierres quâil a mises dans une assiette, puis placĂ© celle-ci sur le feu. Il a ensuite posĂ© le plat contenant la pĂąte du gĂąteau sur ces pierres: cela permet une diffusion lente de la chaleur, et donc une cuisson se rapprochant de celle obtenue avec un four. Astucieux, hein? Le gĂąteau Ă©tait excellentâŠ
Jour 8 â De Chuskurmo Ă Shang Sumdo puis Leh
Aujourdâhui est notre dernier jour de trek: petit moment dâĂ©motion en repliant notre tenteâŠNous marchons 2h uniquement avant dâatteindre Shang Sumdo, oĂč la jeep viendra nous rĂ©cupĂ©rer. Nous profitons une derniĂšre fois de la beautĂ© des montagnes ladakhisâŠ
Nous croisons dâĂ©normes vaches, qui sont en fait des croisements entre un yak et une vache. Câest dĂ©jĂ costaud! Nous nâavons malheureusement pas vu de yak car il fait trop chaud en cette saison. Notre guide nous explique quâils se trouvent du cĂŽtĂ© des glaciers Ă cette Ă©poque.
Et voilĂ , câest fini! Une derniĂšre photo avec notre Ă©quipe avant de nous sĂ©parerâŠNous avons passĂ© 8 jours excellents en leur compagnie, 8 jours remplis de dĂ©couvertes, tant en terme de paysage que de culture. Un moment inoubliable!
AprĂšs 1h de jeep, nous voici de retour Ă Leh. Nous retrouvons notre guest house Green Villa etâŠles joies dâune bonne douche chaude! Nous allons ensuite dĂ©jeuner avec Tashi, le responsable de lâagence de trek Hidden North Adventures, qui nous invite gentiment. Tashi, notre guide, est Ă©galement de la partie. TrĂšs sympa! Nous nous promenons ensuite dans Leh. Nous en profitons pour faire un peu de shopping. On peut notamment trouver ici de beaux foulards en laine Pashmina, trĂšs doux. Ou encore en laine de yak, moins doux mais trĂšs chaud!
AprĂšs une petite pause thĂ© en terrasse, nous allons dĂźner dans notre guest house. Lâambiance est toujours aussi sympathique: nous discutons avec les autres de nos dĂ©couvertes respectivesâŠ
Juley, Ladakh! (mot ladakhi signifiant au revoir, mais aussi merci ou bonjourâŠtrĂšs pratique!)
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